Théo Bourrieau : journaliste de l’aube

À 27 ans, Théo Bourrieau incarne l’esprit d’un journalisme moderne et engagé. Cet Auxerrois d’origine travaille à l’Humanité depuis juin 2023, après avoir été diplômé du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l’Université Lyon 2 en 2022. Portrait d’un journaliste matinal. 

Avant l’entretien, Théo nous laisse un message. « J’aurais quelques minutes de retard, je fais une pause pour me détendre un peu. » Casque sur la tête et cheveux ébouriffés, il finit par apparaître à l’écran, laissant deviner derrière lui son appartement parisien. La pause était bien méritée, il sort d’un entretien avec Julia Cagé, une économiste française. 

Fatigué, il l’est. Ses journées sont millimétrées. Dès l’aube, il s’attelle à la couverture de l’actualité générale pour la matinale de L’Humanité. Il rédige des brèves tout en assurant une veille attentive sur l’évolution de l’information. Pourtant, il répond aux questions avec le sourire, s’adonnant même à des petites plaisanteries. Il aime son travail qui lui « permet d’explorer tous les sujets, de la politique à la culture ». 

S’enrichir de savoirs 

Il réussit à seulement 26 ans à obtenir un CDI dans un journal national. Titulaire d’une licence en Sciences Politiques à Lille, il a d’abord exploré le journalisme associatif lors d’un service civique à Dijon. Là, il a compris que « le journalisme est plus qu’un métier, c’est un domaine à part entière. En fonction de la spécialisation tu peux avoir un quotidien très différent ». Pour parfaire ses connaissances, il choisit d’intégrer le Master Nouvelles Pratiques Journalistiques à l’Université Lyon 2. « Il y a beaucoup de réflexivité sur le métier et ses pratiques. Le fait d’avoir des professeurs enseignants-chercheurs permet de découvrir d’autres horizons. » 

Une transition compliquée 

L’accès au monde du travail n’a pas été simple pour le jeune diplômé. Il passe par quelques mois d’introspection difficiles. « Le syndrome de l’imposteur est arrivé. Je ne me sentais pas légitime pour prétendre à travailler en tant que journaliste alors que je sortais à peine de la formation. » Ce moment de flottement post-master lui permet de s’engager dans un projet de streaming militant. Le but : exprimer ses convictions tout en restant connecté au monde de l’information. « J’ai été confronté à la réelle précarité du métier. Je n’ai pas réussi à vendre énormément de piges. J’étais en constante recherche. » 

Nouveaux horizons médiatiques 

Théo intègre L’Humanité grâce à une offre du journal qui cherche à se moderniser. Bien que généraliste, son travail est teinté d’une sensibilité caractéristique du style éditorial du journal. Le jeune journaliste rejette l’idée d’une neutralité absolue, préférant assumer ses convictions tout en restant transparent sur ses influences et ses affiliations. Pour lui, « l’objectivité totale est une illusion ». Cela ne signifie pas pour autant sacrifier la rigueur et la véracité des faits. « Les journaux d’opinion doivent exister bien qu’il faille rester honnête. Je suis un journaliste engagé, je suis même fier de l’être. » 

Aubertin Camille – Belabbes Assia – Costagliola Salomé

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.