Lila Mouch sur un plateau TV au Canada

Lila Mouch lors d'un reportage en direct de l’élection du premier ministre de l’Ontario. Juin 2022. Crédit : Joanne Belluco

Lila Mouch : “S’expatrier pour s’épanouir”

À 33 ans, Lila Mouch est plus épanouie que jamais. Cette ancienne étudiante du master Nouvelles Pratiques Journalistiques à trouvé son équilibre à plus de six mille kilomètres de la France, au Canada, où elle exerce aujourd’hui le métier de journaliste. Elle revient sur son parcours de Lyon à Ottawa à la poursuite de son Canadian Dream.

Il ne faut pas hésiter à partir les gars !” s’esclaffe Lila. La jeune femme commence l’entretien par un message fort : lorsqu’une opportunité ne se présente pas à vous il faut aller la provoquer. Son aventure à elle commence en 2016 lorsqu’elle intègre le master Nouvelles Pratiques Journalistiques à l’université Lumière Lyon 2. Arrivée directement en deuxième année, la jeune femme originaire de Montpellier a dans un premier temps étudié la communication, les sciences politiques et les relations internationales dans deux premiers masters. “J’ai d’abord envisagé de travailler dans une institution politique mais je me suis rendue compte que commenter et analyser les débats était bien plus intéressant.” Elle découvre alors le journalisme au cours de plusieurs expériences qui la confrontent à la réalité de la profession en France. Elle se souvient notamment d’un stage au sein d’une matinale radio où elle devait obéir à une structure éditoriale stricte. Une expérience frustrante qui va la pousser tout droit dans les bras du Canada. “J’y réfléchissais déjà depuis un certain temps et j’ai franchi le cap” , confie-t-elle.

Quelques mois après l’obtention de son diplôme en 2017, Lila s’envole pour le grand nord blanc, animée d’une soif de renouveau et de découverte. C’est à L’Express de Toronto qu’elle pose ses valises pour une expérience de quelques mois en tant que pigiste. Elle découvre un journalisme bien différent de celui qu’elle a connu en France. “Ici la plupart des employeurs s’intéressent davantage à la personnalité des candidats qu’aux diplômes.” La faible frontière entre la communication et le journalisme intéresse aussi la jeune diplômée. “Les journalistes sont des communicants au service de leurs médias, notamment sur les réseaux sociaux.” Une chose qu’elle apprécie car elle voit des similitudes entre les deux professions.

C’est quatre ans plus tard à la sortie de la crise sanitaire que s’offre à Lila une nouvelle opportunité professionnelle. Un poste de journaliste se libère au sein du groupe TFO pour couvrir l’actualité des francophones installés dans la capitale Ottawa. Une mission qu’elle prend à cœur et décroche ainsi un contrat en CDI qu’elle occupe encore aujourd’hui et qu’elle ne compte pas laisser de si tôt.

Je vois mon futur en tant que journaliste ici au Canada

Bien qu’elle rentre de temps en temps en France pour voir de la famille, la jeune journaliste imagine la suite de sa carrière et de sa vie au Canada, là où les gens sont “détendus et où la hiérarchie est plus cool”. Malgré cela, elle reste lucide et met en garde sur la différence de protection salariale entre les deux pays et notamment sur la facilité de perdre son travail au Canada. En prenant l’exemple de grands médias nationaux qui ont récemment revu à la baisse leurs effectifs, remerciant nombreux de ses confrères, elle insiste sur la dure situation médiatique du pays. Néanmoins, elle reste confiante et encourage les étudiants à mettre toutes les chances de leur côté pour réussir : “Si on veut vraiment être journaliste, on le deviendra.” Pour Lila, il n’aura pas fallu traverser la rue mais l’océan pour s’accomplir professionnellement.

Adrien RAYMOND, Emilie BETBEDER et Maxime DEMIGNE

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.