Pauline Boulet, libre voix de la montagne

Pauline Boulet est journaliste pigiste “optimiste” en radio et presse à Grenoble. D’origine savoyarde, elle a fait de sa passion pour la montagne un de ses thèmes récurrents. Portrait.

À 31 ans, Pauline Boulet incarne la passion pour la montagne, une affection enracinée depuis son enfance passée en Savoie. Les sommets imposants et les paysages grandioses de sa région d’origine ont éveillé un amour indéfectible pour les hauteurs et les sports qui s’y pratiquent.

Avide de découvertes, elle ne se contente pas des thématiques montagnardes, s’intéressant à l’alimentation, l’agriculture et aux luttes féministes et sociales. Une curiosité, qu’elle a aussi envers les nouvelles pratiques de son métier. En 2022, Pauline se laisse tenter par une émission Twitch intitulée Dré dans l’info. Avec Mikaël Chambru, sociologue, elle y commente l’actualité de la montagne sous un angle socio-journalistique et de manière interactive.

« Pouvoir réagir en direct, ça change tout. On fait des recherches ensemble, on y vulgarise l’info, et par là, on l’explique. C’est pour cela que je fais ce métier ». Ce qui définit la journaliste, c’est aussi sa vision unique de la profession : « Je ne crois pas en l’objectivité ». Pour elle, le journalisme est un moyen de résister et de s’inscrire dans les luttes sociales.

C’est au sein du master Nouvelles Pratiques Journalistiques à l’université Lumière Lyon 2 que Pauline s’initie au métier. Peu intéressée par certains cours, elle s’accroche à la pratique. De là, naît sa passion pour la radio, qui mêle écriture et travail du son, deux choses qui l’animent.

À la fin de la deuxième année, j’ai fait mon stage chez France Inter. C’était très cool, ça m’a permis de beaucoup apprendre. Et à la sortie, j’avais quelques contacts”. Une fois diplômée en 2016, ce réseau lui permet de rejoindre Daniel Mermet. Viré du service public, il continue son émission « Là-bas si j’y suis » de son côté sur un site internet, et propose à Pauline d’intégrer son équipe.

C’est donc auprès d’un grand nom de la radio française que la Grenobloise commence la vie de journaliste radio. L’expérience ne lui laisse pas un souvenir impérissable. « Ça s’est très mal passé. L’ambiance n’était pas super, je suis partie en moins d’un an ». Déçue par l’expérience et guidée par une soif de liberté, elle choisit le statut de pigiste. Elle ne cache pourtant pas les difficultés constantes qui y sont associées, mais se dit « pigiste optimiste ». « Il y a beaucoup de refus, peu de réponses, notre ego peut être abîmé, mais il faut continuer à y croire et s’accrocher ».

Aujourd’hui, Pauline ne manque plus d’assurance : « Depuis un ou deux ans, je sens que j’ai fait ma place, que j’ai de la légitimité dans les sujets que je traite ». Pour preuve, elle a pu travailler avec tous les médias qu’elle ambitionnait, dont l’émission « On va déguster » de France Inter, « mon rêve », et Montagnes Magazine, « mon Graal ». Elle nous confie un scoop : elle désire désormais une enquête chez Mediapart.

Chloé Goupil

Nesrine Bourekba

Romain Zanol

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.