À nos amours, écrit en blanc sur un mur orange

À nos amours, écrit en blanc sur un mur orange

Une exposition en famille : l’amour emménage au Musée des Confluences

Au Musée des Confluences, à Lyon, la famille Desmarez visite l’exposition « À nos Amours ». Amour romantique, bien sûr, mais aussi amitié, amour familial ou encore amour-propre. Toutes ces approches sont abordées dans différentes salles du musée. Reportage au cœur d’une exposition qui fait chavirer les cœurs des petits et des grands. 

Une foule dense fait la queue devant le parvis du Musée des Confluences à Lyon,  en ce samedi pourtant pluvieux des vacances de la Toussaint. C’est en famille que les Desmarez patientent pour avoir leurs billets. Enmitouflées dans leurs cirés jaunes, Colette, 10 ans, et Timéa, 6 ans, donnent la main à leurs parents, Max, 37 ans et Pauline, 34 ans.

« J’espère que je ne vais pas tomber amoureuse », lance Timéa, à sa mère. Munie de ses quatres billets, la famille lyonnaise s’engouffre dans une ambiance à la lumière tamisée, aux murs colorés de rose et rouge avec des battements de cœur en musique de fond. L’exposition est inspirée de sa grande sœur parisienne « De l’amour », au Palais de la Découverte entre 2019 et 2020. Les 741 m2 du musée abritent 150 objets prêtés par le Musée de l’Homme et le quai Branly à Paris ou bien par le MUCEM de Marseille. Les visiteurs sont invités à explorer l’universalité de l’amour : « l’amour, c’est un sujet international. On en parle très souvent avec les enfants, que ce soit concernant les petits copains mais aussi apprendre à s’aimer soi-même. C’est pour cela que j’ai amené mes filles aujourd’hui », confie la mère de famille. Ainsi, ils découvrent les multiples facettes de l’amour et explorent ses fondements chimiques, ses implications sociologiques mais aussi les comportements culturels qui nous façonnent. L’exposition tente de répondre aux questions: qu’est-ce que l’amour ? L’empathie ? L’attachement ? 

« L’amour, c’est un sujet international. On en parle très souvent avec les enfants, que ce soit concernant les petits copains mais aussi apprendre à s’aimer soi-même. C’est pour cela que j’ai amené mes filles aujourd’hui »

Pauline, 34 ans, maman de Colette et Timéa

Max et Pauline observent avec attention les définitions affichées sur les murs roses. Ils apprennent qu’en français, nous utilisons un seul mot pour englober ces notions, mais en grec, quatre termes sont employés. Érōs, définit le désir et la passion charnelle ; storgê, l’amour familial ; agapē, l’amour désintéressé, et philía, l’amitié et le lien social. Ces termes révèlent un concept bien plus complexe, qui va au-delà de la simple sexualité, de l’amitié, de la camaraderie ou de la générosité. En abordant ces quatre facettes, le Musée des Confluences nous plonge dans ce mystère et à découvrir les dernières avancées dans le domaine des sciences affectives liées à l’amour. « C’est très intéressant d’apprendre le côté scientifique de l’amour pour moi. J’ai souvent du mal à trouver une réponse sensée quand Timéa me demande pourquoi j’aime sa maman, alors ici, je trouve ces réponses et je suis content que mes filles aussi », remarque Max, en contemplant la photo de El Hadj Tidani Shitou, « Père et Jumelles ».

Après avoir passé le « mur des désintéressés » qui regroupe des portraits de Simone Veil, Coluche ou encore Malala Yousafzai, montrés comme des exemples de dévotion et de solidarité, la famille découvre l’amour chez les animaux. Émerveillées, Timéa et Colette contemplent les parades nuptiales des oiseaux. Colette demande à son père « tu fais pareil pour draguer maman ? » . La sexualité est aussi l’un des thèmes abordés, mais jugeant ses filles trop jeunes, Pauline décide de ne pas aller se promener avec elles dans cette partie. Max, lui, explique que c’est la partie qu’il trouve la plus intéressante. « Ça démontre bien que le genre est une construction sociale, et j’ai beaucoup apprécié le fait qu’on parle des asexuels et d’autres perceptions du désir charnel ». 

« Ça démontre bien que le genre est une construction sociale, et j’ai beaucoup apprécié le fait qu’on parle des asexuels et d’autres perceptions du désir charnel »

Max, 34 ans, papa de Colette et Timéa

Une fois la famille réunie, Pauline explique à ses filles le concept de « crush », qu’elle appelait à son époque « béguin » . « C’est une personne qui nous attire, on ne sait pas pourquoi… et c’est ce qui est arrivé avec votre père », glisse-t-elle en regardant son mari, Max.

La visite se poursuit, Colette et Timéa s’arrêtent devant des colliers d’amitié en forme de pizza, qu’elles montrent à leur mère. Cette dernière raconte alors qu’elle en échangeait souvent avec ses meilleurs amis étant plus jeune.

Les colliers d'amitié en forme de pizza

Crédit photo : Assia Belabbes

Dernière partie de l’exposition, Pauline et Max testent leur empathie sous le regard intrigué de leurs filles. Sur l’écran en face d’eux, le couple répond à cinq questions. Résultat : Max est plus empathique que sa femme. “C’est parce que papa est plus gentil que maman », lance Colette, sourire aux lèvres. Plus loin, dans une autre salle surplombée par une boule disco et accompagnée d’un jukebox, la famille choisit « Until I found You » de Stephen Sanchez pour danser tous ensemble en regardant le clip.

Pauline et max testent leur empathie

Crédit photo : Assia Belabbes

À la sortie du musée, la pluie s’est arrêtée. « On a appris plein de choses, on a pu danser et jouer, c’était chouette », raconte Timéa. Ils rentrent chez eux main dans la main et des cœurs plein les yeux. 

Assia Belabbes 

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.