Une friperie, des vêtements sont accrochés sur des cintres.

L'évènement éco-responsable et vintage Britney market. Crédit : Prudence Earl (Unsplash)

Seine-Saint-Denis : Le Britney Market comme alternative à la fast fashion

Le plus grand marché de friperies d’Île-de-France ouvrait ses portes à la Cité Fertile de Pantin, les 4 et 5 novembre 2023. Curieux et amateurs ont pu profiter du Britney Market, cet espace écoresponsable, pour consommer la mode de manière plus éthique.

C’est un jour de pluie à Paris, et pourtant, la foule ne manque pas. Un public varié : des hommes,
des femmes, des couples, des amis, des jeunes et des plus âgés. Leur point commun : ils sont tous et
toutes venus pour passer un bon moment. Au programme, il est prévu des ventes de vêtements par
plusieurs boutiques, de la musique, un stand de tatouage et de bijou dentaire.

Dans le fond, la musique ne passe pas inaperçue. Le DJ enchaîne les hits des années 2000, en guise de clin d’œil à toute la direction artistique du marché. Et pendant qu’une chanson de Britney Spears fait tambouriner les enceintes, Daphné chantonne les paroles par cœur. Elle a 22 ans et depuis qu’elle a arrêté de consommer de la fast fashion, elle est une cliente fidèle du Britney Market.

« J’ai découvert le Britney Market sur Instagram, comme tout le monde je pense. Le pouvoir des
réseaux sociaux est non négligeable. Comme j’essaie de consommer de manière plus responsable, je
cherche beaucoup d’évènements de vente de vêtements de seconde main. Et c’est plutôt simple
parce que je n’ai qu’à partager le compte à mes potes en un clic
».

Mais le Britney Market, ce n’est pas seulement un lieu où l’on peut acheter des vêtements. Léo, 25 ans,
ne prête pas attention à l’aiguille qui est en train de dessiner son prochain tatouage. Il raconte qu’il
vient surtout pour « passer un bon moment », car d’après lui : « le Britney Market, ce n’est pas qu’un
marché, c’est tout un univers
». Il a grandi dans la culture du recyclage. Et même s’il ne s’est jamais
considéré comme un fan de la mode, il a toujours fouillé dans les placards de ses parents pour
récupérer des pièces. Quand il trouve des vêtements singuliers, il dit trouver des « pépites ».

Une passion devenue un métier

Samedi, midi pile à Pantin, au cœur de la Cité Fertile. « Ça y est », s’émerveille Juliette D., fondatrice du Britney Market. Deux années qu’elle est à la tête du concept de marché des friperies, qui ne cesse de se développer et pour lequel elle est sur tous les fronts : marketing, réseaux sociaux, relation clients…

Âgée de 28 ans, Juliette a grandi dans l’ouest de la France. Dans la capitale depuis 8 ans, elle explique
que créer son propre commerce a toujours été une évidence pour elle : « je vendais déjà mes vêtements quand j’étais au lycée. J’ai même lancé mon site qui avait bien fonctionné. » Le confinement a ralenti ses activités, mais surtout pas sa détermination. Elle a commencé à se déplacer dans différents marchés et brocantes locales pour étendre son activité.

En même temps qu’elle raconte les débuts du Britney Market, elle range des vêtements sur les cintres, vérifie avec le DJ si tous les branchements sont fonctionnels et veille sur les moindres détails. « Ça n’a pas été simple car, dans les brocantes, on me reprochait d’avoir un style particulier. C’est à ce moment que j’ai eu le déclic : je me suis dit, je fonce ! J’ai lancé mon entreprise…et aujourd’hui je suis PDG ! » Un titre qui lui tient à cœur. “C’est une fierté“, dit-elle avec des étoiles dans les yeux, elle qui n’a pas fait d’école de commerce.

Pour une meilleure façon de consommer

Les visiteurs n’habitent pas forcément dans les alentours, mais ils ont fait le déplacement. Ils
explorent les lieux librement, effectuent des achats au sein des stands qui les intéressent et se
balancent quelques fois au rythme de la musique. Une chose est sûre, ils sont unanimes : les
initiatives similaires à le Britney Market sont une occasion d’apprendre à changer la façon dont on
achète des vêtements. Non seulement en créant une atmosphère inédite, mais aussi en encourageant
à se tourner davantage vers la seconde main. Daphné estime que « [Sa] génération n’a pas d’excuses ».

La mode étant une des industries les plus polluantes, elle ne peut se passer d’évènements comme le Britney Market qui donnent un nouveau souffle pour une consommation plus responsable.

Prodige Mabanza

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.