Photo Valentine Weiss

Claire Gatti, une militante au pluriel

Cet article a été publié dans le cadre d’une journée de simulation de rédaction web. Il a été validé, relu et corrigé par les élèves, en totale autonomie.

Se tourner vers le collectif est pour Claire Gatti, 23 ans, le meilleur moyen de mettre en action ses revendications féministes. En 2020, elle participe à la création du collectif Nous Toutes Rhône pour combattre les violences faites aux femmes.

Claire Gatti nous ouvre la porte de son appartement du 7e arrondissement. Il est midi passé et une douce odeur de sauce tomate s’échappe de la cuisine. Née à Paris, elle a passé son enfance à Salon-de-Provence avant de venir s’installer à Lyon, pour ses études, il y a cinq ans. Depuis, le militantisme fait partie intégrante de sa vie.

Lorsque la jeune femme parle de son engagement quotidien, ses yeux bleus s’illuminent. « J’ai toujours eu un attrait pour cette seconde moitié de la planète qui est complètement invisibilisée », confie-t-elle. L’étudiante se bat depuis plusieurs années pour les droits des femmes et contre les violences de genre. C’est pour elle une évidence. La veille, elle participait d’ailleurs à une action qui consistait à renommer les rues lyonnaises par des noms de femmes qui ont marqué l’histoire.

Rien n’est acquis et les lignes bougent sans arrêt.

Dans son entourage, les figures féminines ont fortement participé à son engagement. « Ma mère me traînait à des conférences, me donnait des livres où les héros sont des héroïnes. Cela a contribué à mon attrait pour ces sujets ». Dès le lycée, elle effectue un projet sur l’encadrement juridique des violences faites aux femmes. À cette époque, le mouvement #MeToo n’existait pas encore et Claire constatait déjà le manque d’intérêt pour ces sujets, pourtant majeurs selon elle. « Rien n’est acquis et les lignes bougent sans arrêt. En Pologne ou aux États-Unis, on a la preuve que la parole des femmes est sans cesse invisibilisée ».

L’importance du collectif Nous Toutes

En 2020, le collectif Nous Toutes, qui se bat contre les violences de genre, lance un appel à la création de comités locaux. Claire Gatti participe alors à la fondation de Nous Toutes Rhône. Depuis, elle participe activement à la vie de ce collectif qui se bat au quotidien pour aider et soutenir les femmes dans la région. « Être aussi engagé.e. peut devenir une forte charge mentale, mais lorsqu’on est bien entouré.e, c’est plus facile ». Là est tout l’intérêt d’agir en communauté pour la militante. Pour elle, il est important de se tourner vers le collectif pour faire entendre ses idées et évoluer.

Le Die-In, une action importante

Lorsqu’elle pense à toutes les actions effectuées depuis qu’elle milite, Claire évoque le Die-In comme l’une des plus marquantes. À chaque fin d’année, Nous Toutes rend « femmage » à toutes les victimes de féminicide au cours de l’année. Une jeune femme énumère le nom de chaque femme victime, tandis qu’à chaque fois, une autre, tout de noir vêtue, s’allonge au sol. « On se rend alors compte de l’ampleur des violences de ces crimes », témoigne-t-elle. « Lorsque l’on finit l’action, on se prend toustes dans les bras entre militantes, on est prises par la gravité du moment. C’est ce flot de larmes, de bienveillance et surtout cette adelphité ambiante qui permet de poursuivre le combat ».

La militante lyonnaise raconte que cette action est aussi un message fort à la société. Lorsque des enfants voient la scène, ils posent alors des questions à leurs parents, parfois tout aussi déroutés. Claire Gatti compte bien continuer dans cette voie. Son projet est de travailler dans une ONG dédiée au combat contre les violences faites aux femmes. « J’aurais du mal à me regarder dans un miroir si j’avais eu tous ces privilèges et ce temps libre et que je n’en aurais pas profité à bon escient ».

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.