Photo de Matéo Bonin

Blocus à Lyon 2 : la colère des étudiants persiste

Cet article a été publié dans le cadre d’une journée de simulation de rédaction web. Il a été validé, relu et corrigé par les élèves, en totale autonomie.

Réforme des retraites, loi Darmanin, les étudiants se rassemblent et font savoir leur colère face au gouvernement. Entre blocage et occupation, les campus de Lyon 2 sont contraints de baisser le rideau. Témoignages.

Depuis le retour des vacances de février, les étudiants de l’université Lumière Lyon 2 se mobilisent contre la réforme des retraites, la loi Darmanin sur l’immigration et pour les repas du Crous à 1€ pour tous. Des engagements qui prennent forme à travers des blocages répétés et l’occupation continue de l’amphithéâtre F1. Chaque semaine, une assemblée générale a lieu pour établir le programme hebdomadaire. C’est dans un contexte de négociation avec la présidence que les étudiants se mettent d’accord. Blocage ? Occupation ?

Étudiants engagés…

Matéo Bonin, étudiant engagé, explique : « Lors de la première assemblée générale, nous étions une cinquantaine. Après le premier blocage, nous sommes passés à 300 ». Les étudiants de plus en plus nombreux rejoignent le mouvement malgré quelques « désaccords ». « Une mobilisation tolérée par la présidence », souligne Matéo avant d’ajouter : « La nuit, des agents de sécurité privée ont été engagés pour veiller sur les étudiants dans l’amphi F1. Il en est de même lors des blocus. C’est eux qui font remonter les informations à l’administration qui, par la suite, donne les consignes aux étudiants et personnels de la faculté ».

Porte des Alpes, Berges du Rhône, Rachais, tous les campus de Lyon 2 sont concernés par ces mouvements étudiants. Juliette, militante engagée, nous raconte sa lutte :

Juliette, étudiante à Lyon 2 – 20 février 2023 – une vidéo de Colette, Lina Saheli, Camille Juanicotena et Julie Desbiaux

… mais à quel prix ?

« On est prêt à déposer le bilan en juin » déplore Jean-Marc, directeur et propriétaire de la COOP (cafétaria universitaire indépendante) sur le campus Porte des Alpes. Il nous explique qu’après les 20 jours de fermeture au mois de mars, sa petite entreprise souffre. Sept employés à payer, une baisse de 85 % de chiffre d’affaires, une perte de marchandise considérable, la situation s’aggrave de jour en jour. « Je n’ai pas réussi à obtenir le chômage partiel pour mes salariés. Les blocus ne sont pas considérés comme un motif valable. C’est très difficile… », confie-t-il.

Le responsable dénonce la situation. « Je ne comprends pas comment une vingtaine de personnes peuvent bloquer ce campus qui accueille tout de même 22 000 étudiants. Cela est complétement dérisoire ». En tant que citoyen, l’homme souligne une véritable incohérence dans ces mouvements étudiants.

À ce jour, les collectifs poursuivent leurs actions. Un blocage reconductible a été voté lors de la dernière assemblée générale, le 3 avril 2023, au plus grand désarroi du gérant de la COOP.

Co-écrit avec Julie Desbiaux

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.