La seconde main s’invite à Lyon 5e avec la ressourcerie (Re)trouvailles Ménival 

Une ressourcerie pour combattre l’inflation : 75% des Français ont déclaré avoir des fins de mois difficiles dans le magazine LSA. Tout le monde connaît Emmaüs et ses 480 points de vente en France. Il existe toutefois de nombreuses ressourceries locales. À Lyon, Thierry et son équipe d’une trentaine d’employés vous accueillent à la ressourcerie (Re)trouvailles Ménival au 1 avenue du Général Eisenhower à Lyon. Si vous souhaitez vous débarrasser d’objets qui vous encombrent ou acheter à prix très réduit, vous êtes à la bonne adresse. 

Lyon 5ème, l’arrondissement des bonnes affaires

Ce vendredi 21 octobre, le ciel est gris. La pluie s’abat sur la région lyonnaise depuis le petit matin. Pourtant, ils sont nombreux à attendre l’ouverture des portes à 14h30. Adultes, parents avec enfants, personnes âgées, et quelques jeunes font la queue. Pas découragés par le mauvais temps, les clients, souvent des habitués, discutent des trouvailles de la semaine dernière. Le rendez-vous hebdomadaire à la ressourcerie n’est à manquer sous aucun prétexte. Le principe est simple : trouver la perle rare à un prix mini.  Thierry, encadrant technique de la ressourcerie, décide donc d’ouvrir 5 minutes plus tôt. Que la chasse au(x) trésor(s) commence.

La ressourcerie ne manque pas de stock. Il y en a pour tous les goûts. La plupart des clients ne sont pas pressés. Certains sont à l’affût de la moindre offre “2 + 1 gratuit”, pendant que d’autres testent leur précieuse trouvaille. Attention tout de même aux embouteillages. Certains acheteurs sont là pour une raison bien définie. Ils savent où se diriger puisqu’ils connaissent déjà le labyrinthe par cœur. Il y a une dizaine de pièces à parcourir pour pouvoir trouver son bonheur : vaisselle, livres, vêtements, mobilier, produits high-tech, vinyles, déco, outils de puériculture, jeux de société, bijoux ou encore outils de jardinage sont fièrement exposés et triés par catégorie. Ces objets sont exclusivement des dons de particuliers ou d’entreprises. Avant d’être commercialisés, les articles passent par le tri. Cette ressourcerie n’agit pas directement sur les produits. Les salariés vérifient simplement s’ils sont bien fonctionnels. Toutefois, l’équipe envisage de créer un atelier de réparation quand les locaux le permettront. Les objets recevables sont ensuite pesés puis vendus à des prix solidaires.

La ressourcerie (Re)trouvailles Menival : acheter responsable

Créée en 2019, cette boutique ne cesse d’élargir sa clientèle; notamment depuis l’inflation. “On a vraiment senti que de plus en plus de monde venait à la ressourcerie au vu de la hausse des prix. Il y a souvent un pic à Noël. Il y a beaucoup de personnes qui choisissent des cadeaux en seconde main. Un deuxième pic se ressent aussi au printemps avec le fameux “ménage du printemps” déclare Lennie Chauvy, chargée de la communication de la boutique. Deux euros, trois euros, cinq euros maximum, de grandes pancartes affichent des prix très attractifs. Le public est varié, mais ce sont majoritairement les familles avec peu de moyens et les personnes âgées qui se rendent à la boutique. La clientèle plus aisée, elle, vient d’abord pour chiner ; puis finit par craquer pour un objet vintage.

Pour ceux qui ne peuvent se déplacer, la boutique assure des ventes en ligne. Afin de se faire connaître, l’équipe mise beaucoup sur les réseaux sociaux. Pendant les confinements de 2020 et 2021, Lennie a créé un compte Vinted pour s’essayer au e-commerce. Cette plateforme est toujours fonctionnelle et est souvent approvisionnée. Après l’achat, les produits sont livrés à domicile.  En parallèle, un site internet et des pages Facebook, Instagram et LinkedIn ont été développés. Pour attirer du monde, la ressourcerie prend part à des événements; notamment à la “ Frip’Show ”. Cette manifestation est bien connue des Lyonnais. À Valmy, une vente de textile à 5 euros le kilos est proposée aux intéressés. Deux sessions, en novembre et en mai, sont organisées. “Selon moi, c’est important de faire connaître la ressourcerie, surtout dans ce contexte. La consommation en seconde main permet de subvenir à ses besoins, ou de se faire plaisir à petits prix. Un pull vaut 39 euros en Fast fashion, ici il coûte 3 euros. Quand tu as une famille avec des enfants qui grandissent chaque année, tu n’as pas forcément les moyens d’investir autant. C’est une alternative pas chère qui permet de vivre décemment” conclut Lennie.

Un vaste réseau de ressourcerie (Re)trouvailles dans le Lyonnais

La ressourcerie (Re)trouvailles Ménival appartient à Val’Trions. Cette association a été créée en 2018 par un collectif d’habitants de Vaugneray, une commune d’Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif était de mettre en circulation des objets peu ou plus utilisés qui pouvaient être vendus. À l’époque, les biens étaient déjà vendus à des prix solidaires. Cette idée a permis de mettre en lumière le réemploi. Il s’agit de récupérer des objets avant qu’ils ne soient jetés pour leur attribuer une seconde vie. “Ça a été un franc succès. Il y avait de nombreux partisans de la ressourcerie dans l’Est lyonnais” affirme Lennie.

La région a profité de cet élan pour multiplier la création de sites. En 2023, deux ressourceries (Re)trouvailles ont été implantées dans les communes d’Yzeron et de Brignais. Ces deux nouvelles enseignes fonctionnent en partenariat avec les deux ressourceries principales situées à Vaugneray et à Lyon. “Les locaux à Yzeron et Brignais sont trop étroits pour pouvoir accueillir la marchandise. Les apports et les dons sont donc réceptionnés et récoltés à Ménival et Vaugneray. On stocke les biens à ces deux endroits. Après les vérifications techniques et la pesée, on les envoie dans les boutiques d’Yzeron et Brignais” explique Lennie. Il semble donc que le commerce durable ait une place importante au sein de la région lyonnaise. Seconde main, mais bientôt premier choix.

Le magasin est ouvert les mercredis et vendredis de 14 heures 30 à 18 heures, et le samedi de 9 heures 30 à 13 heures.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.