Philippine pose avec un vététiste derrière elle

Skateuse dans le vent

Cet article a été publié dans le cadre d’une journée de simulation de rédaction web. Il a été validé, relu et corrigé par les élèves, en totale autonomie.

Philippine Brulé À la recherche de sensations, la jeune designeuse d’espace associe sa passion, le skate, à son art pour imaginer sa ville comme un large terrain de jeu.

Son téléphone est rempli de photos d’architecture. Dans la rue, Philippine scrute chaque petit détail de chaque monument. Parfois, elle les photographie pour, plus tard, les décalquer et les utiliser dans un de ses dessins. Dans son autre main, son skate. Un moyen de se déplacer, mais surtout, de se faire plaisir.

Transfert sur le bowl

À 24 ans, Philippine est aux Beaux-Arts de Lyon. Elle étudie le design d’espace. Il s’agit, pour elle, d’une façon de s’exprimer. Pourtant, cela ne semblait pas être une évidence, elle voulait faire de la direction artistique. Son envie : créer les décors de photoshoots de défilés de mode. Aujourd’hui, Philippine voit les choses différemment : « Je ne suis pas sûre que ça m’intéresse vraiment. J’aimerai bien faire un stage dans ce domaine, pour me faire une réelle opinion ». La designeuse s’assied sur un banc, au milieu du skatepark de Vaulx-en-Velin. En face d’elle, les skaters descendent une rampe, en enchaînant les figures. Son regard est attiré par le bruit d’une planche atterrissant sur le bîtume.

Le skate n’est pas qu’un simple jeu pour Philippine. La designeuse le place au centre de son travail. Pour elle, ces deux arts sont intimement liés. Philippine voit la ville d’un autre œil. Une marche sur laquelle on peut grinder – glisser -, un poteau plié dans la rue que l’on peut sauter ou encore, un sol lisse, propice à toute sorte de figure. Tout élément peut être pensé pour skater.

« Je m’intéresse à la ville et à comment le skate permet de la voir autrement, avec le principe du street (la pratique du skate en milieu urbain, ndlr). C’est se demander comment un aménagement devient un spot de skate. Tout ce qui est imperceptible pour les piétons peut devenir un lieu d’amusement et de recherche pour le skater ».

Son objectif : mettre en avant cette façon d’explorer la ville et montrer aux piétons comment regarder à nouveau l’architecture qu’ils connaissent, parfois, par cœur. Philippine souhaite alors organiser des évènements autour de ses deux passions. La jeune skateuse veut partager ses connaissances, tout en continuant de faire ce qu’elle aime.

Philippine touche à tout. Photo, dessin, vidéo, peinture, poterie, écriture… Autant de manière de créer. Sur son t-shirt noir, il reste encore une trace de peinture blanche. Son inspiration, elle la trouve dehors. Seule, elle contemple sa ville d’origine, Paris, ou celle qui l’a accueilli, Lyon. Souvent, la jeune femme brune se rend au musée ou dans des galeries d’art. Elle y rencontre des œuvres et des artistes qui la marquent et enrichissent son esprit créatif. « Je suis fan des natures mortes. C’est le rapport entre les objets, l’espace entre deux objets, la lumière qui passe, les vides et les pleins… J’en ai mangé à toutes les sauces. C’est grâce à ça que j’ai découvert mon peintre préféré : Giogio Morandi ».

Philippine avant de se lancer dans le bowl

C’est lors de sa deuxième année d’études que Philippine doute. « Le design d’espace et le skate sont arrivés plus ou moins ensemble dans ma vie. C’est d’ailleurs grâce au skate que je suis passée en troisième année ». Plus jeune, elle utilisait ce moyen pour se déplacer entre chez elle et chez sa grand-mère. C’est en se replongeant dans l’univers d’un de ses amis que Philippine franchit le pas : se mettre à nouveau à skater. Depuis, son skate ne la quitte plus. Elle traverse la ville, sa planche aux pieds. « J’adore faire du skate seule. Mais c’est encore plus agréable quand tu peux progresser avec d’autres gens, recevoir des conseils de ceux qui skatent mieux que toi » partage Philippine, le sourire aux lèvres.

À la recherche d’une liberté nouvelle, la skateuse chérit, avant tout, les moments humains. Ce qu’elle aime, c’est continuer de découvrir son sport avec des personnes qui lui sont chères. Et de, pourquoi pas, devenir un modèle pour les jeunes filles attirées par la discipline.

À travers son art et ses passions, Philippine s’épanouit. La tête remplie de projets et d’idées créatives, elle espère contribuer à réinventer le skateboard, dans une métropole aux mille possibilités.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.