Revue de presse : Où va le monde ?

Cet article a été publié dans le cadre d’une journée de simulation de rédaction web. Il a été validé, relu et corrigé par les élèves, en totale autonomie.

Cette semaine, Julie, Valentine, Camille, Lina, Léa et Myriam vous proposent une revue de presse sur des actualités plutôt insolites. Dans un monde où nous sommes constamment noyés d’informations, il est nécessaire de faire un tri.

Les titres : Peut-on frapper un animal virtuel ? Pablo Escobar en Bretagne, le retour de Dracula, la vie sexuelle des araignées, une mystérieuse joueuse d’échec à Nairobi et enfin, la dolce parisienne, tant de sujets que vous allez découvrir. Bonne lecture !

Peut-on frapper des animaux virtuels ?

Dans ses colonnes, Le Progrès nous aide à répondre à cette question. C’est une scène théâtrale un peu décalée qui s’est mise en place à la Cour administrative d’appel de Lyon à la fin du mois de mars. Huit étudiantes en droit de l’Université Catholique de Lyon ont organisé, pendant un an, un faux procès sur ce thème plus houleux qu’on ne le croit.

Voici le script : Le village Saint-Michel-en-Montagne crée sa version jumelle dans le métavers : Saint-Michel-en-Métavers. Dans ce contexte, une association a loué des locaux pour y maltraiter des animaux, toujours bien virtuels. Le Maire du village Saint-Michel-en-Montagne a autorisé cette activité, que la préfecture s’est empressée de contester devant le tribunal administratif.

Les avocates de la préfecture affirmaient qu’on ne peut frapper des animaux, même virtuels, car le métavers ne doit pas être une zone de non-droit. En face, les avocats de la mairie assuraient, par un exemple douteux qui implique une piñata, que les animaux virtuels n’ont pas de statuts juridiques et qu’il ne fallait donc, pas exagérer. Pour le dénouement : les animaux virtuels gagnent, et la préfecture avec eux, car les fausses magistrates choisissent d’annuler l’arrêté du maire pour faire régner l’ordre public, même dans le métavers.

Promis, je ne suis pas Pablo Escobar

Comment auriez-vous réagi face à une vingtaine de policiers armés qui font sauter votre porte d’entrée à six heures du matin ? Une réflexion que n’ont pas pu avoir Monique et Pierre Fresneau, un couple de sexagénaire qui s’est vu plaqué contre le mur, pistolet sur la tempe, par le RAID. 

Revenons sur les événements : dans la commune de Guignen, en Ille-et-Vilaine, mardi 11 avril dernier, un groupe d’agents de la BRI, de la police judiciaire de Rennes et du RAID s’introduisent dans la maison supposée d’un trafiquant de stupéfiants.

« On a été réveillés par un énorme boum, ils ont fait sauter la porte avec des explosifs » se rappelle Pierre Fresneau. Les mains sur la tête contre un mur devant des policiers encagoulés et armés, « c’était impressionnant », c’est le cas de le dire, on veut bien les croire. Après avoir fouillé la maison, les policiers se rendent rapidement compte qu’ils font fausse route. Une tapisserie vieillie ? Un tourne disque ? Une machine à coudre ? Rien d’intéressant pour les forces de l’ordre. Alors que s’est-il passé ? Les sexagénaires sont-ils les nouveaux Maria Isabel et Pablo Escobar ?

Et bien non… Les policiers se sont tout simplement trompés de numéro. L’ambiance change radicalement. Un suivi médical est directement proposé au couple qui, aujourd’hui, est loin d’être traumatisé. « Nous rions de cette visite inattendue ».

Les faits ont d’abord été relayés par Ouest-France puis repris par plusieurs médias comme Huffpost, La Nouvelle République ou encore FranceInfo. C’était l’actu insolite de ce mardi.

Dracula existe-t-il vraiment ?

C’est dans un podcast de RTL que Florian Gazan a affirmé l’existence du vampire le plus célèbre. Mais pas de panique ! Collier d’ail et crucifix ne seront pas nécessaires puisque Dracula n’existe ici que sous la forme d’une fourmi. L’animateur faisait référence à une espèce tropicale découverte il y a 20 ans et malheureusement menacée d’extinction d’après l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Baptisée Dracula à cause de ses mandibules semblables à celles du vampire légendaire, l’insecte détient également le record de mouvement le plus rapide de la planète. Tout comme le comte Dracula, elle se nourrit du sang de ses victimes, qui sont essentiellement des larves et de petits insectes. Une belle façon de rendre hommage au vampire sanguinaire.

Une initiative prise également par le quotidien Libération qui revient sur une confusion concernant leur Une parue en 1987, celle-ci souhaitant les 100 ans de Dracula. Seul hic, le personnage éponyme de Bram Stoker célébrait ses 90 ans. Alors si Dracula existait vraiment, il aurait besoin d’une bonne crème anti-rides !

Les araignées mettent en place de nouveaux stratagèmes pour se reproduire

Les araignées aussi font face à une vague de mâles pleurnichards qui ont peur de se faire bouffer par des femelles enragées. Petite référence à la sortie du livre de Frédéric Beigbeder. Certaines araignées ont développé de nouvelles techniques ingénieuses pour tirer leur coup (se reproduire). Le magazine Slate nous apprend que les femelles de l’espèce chinoise Aterigena aculeata simulent leur mort pour inviter les mâles à se reproduire. Il s’agit d’envoyer un signal safe, une promesse de ne pas dévorer le partenaire juste après l’acte. 

Super, espérons qu’on ne va pas devoir en arriver à se comporter comme des araignées et simuler notre mort, totalement nécrophiles ces mecs !

En effet, chez de nombreuses espèces, les femelles dévorent leurs partenaires mâles aussitôt l’acte reproductif terminé. Certains d’entre eux semblent donc réticents à procréer. 

Cette capacité, appelée la thanatose, consiste à ralentir le rythme cardiaque pendant plusieurs minutes, et est utilisée par de nombreuses espèces animales pour échapper à un prédateur. Mais dans le cas de l’araignée, le but est différent. Cette pratique, qu’on appelle la catalepsie sexuelle, met le mâle en confiance, et à raison. « Les chercheurs ont observé que lorsque les araignées femelles ont recours à cette astuce, le mâle sort vivant de la copulation », précise un article du Point

Quant à la femelle, elle retrouve sa pleine capacité de mouvement quelques secondes après la fin de l’acte sexuel, ce qui laisse à penser qu’elle agit volontairement et sciemment. L’équipe de scientifiques de l’Université de Jinggangshan en Chine avance même que cette astuce « permet aux femelles d’opérer un choix de partenaire pour l’accouplement ».

Wouah, ça va loin. Elles n’ont pas Tinder et la possibilité de swiper à gauche les pauvres. Sororité pour les araignées. 

La dolce parisienne

Quelle est la meilleure spécialité de Paris ? Les croissants ou les manifestations ? Et bien pour le youtubeur italien Luis, ce sont les deux ! C’est le 6 avril 2023 que le jeune homme décide d’aller filmer à Paris, un jour de manifestation contre la réforme des retraites. Bousculé entre la foule de manifestants et les assauts des policiers, le jeune homme a un objectif : trouver le meilleur croissant entre deux feux de poubelle.

Sur BFMTV, la journaliste Marie Gentric a retrouvé le youtubeur et lui en a demandé plus sur sa démarche. « Le monde entier devrait s’inspirer de la façon dont vous exprimez votre mécontentement et la façon dont vous faites vos croissants » a-t-il affirmé.

Chez Le Parisien, Luis confie « Les croissants avaient meilleur goût sans le gaz lacrymogène ». Le journal raconte que le but du youtubeur était d’être aussi transparent que possible. De quoi montrer que même en temps de grève, le chaos n’empêche pas l’art de vivre à la française.

Pour votre plus grand plaisir, Luis a révélé son classement final des meilleurs croissants de Paris (du plus décevant au meilleur) : Cédric Grolet Opéra, Stohrer, Tout autour du pain, Carton et le numéro uno est décerné à la boulangerie Du pain et des idées.

Selon RTL, le youtubeur qui comptabilise 1,72 million d’abonnés, révèle une vision de la capitale qui ne cède pas à l’imaginaire d’Emily in Paris.

Qui est donc cette mystérieuse joueuse d’échec ?

Au Kenya, une mystérieuse joueuse, Millicent Awuor, compétitrice du tournoi féminin de l’Open d’échecs de Nairobi a multiplié les victoires ces derniers jours. Derrière ses lunettes, vêtue d’un niqab. Elle ne prononce aucun mot, selon Chess.com

John Mukabi, secrétaire général de la fédération kényane d’échecs, raconte à la BBC. Selon le média, Mukabi ne pouvait pas s’empêcher de se demander qui était cette mystérieuse joueuse qui disparaissait après les parties et ne revenait qu’à quelques minutes du tour suivant.
Le 17 avril, au bout de la quatrième manche, elle est interrompue par les arbitres du tournoi.
On l’emmène dans une chambre privée. «Votre carte d’identité s’il vous plait, et ôtez votre niqab » .
Et là, surprise, sous le niqab, un étudiant !
Plusieurs signes ont alerté les arbitres, comme des épaules qu’il jugent « plus masculines que féminines » et des chaussures « principalement associées aux hommes » affirme Mukabi à L’AFP.
Mais c’est à la suite d’une victoire contre une joueuse kényane expérimentée, et sa défaite face à une candidate ougandaise, que les arbitres ont enfin décidé d’intervenir.

Actu insolite non ? Même si cela peut vous paraître choquant, a la limite du drôle. Ce qui m’interpelle le plus, c’est : Comment se fait-il qu’il y ait encore des tournois d’échecs non-mixtes ?

Article et vidéo co-réalisés avec Julie Desbiaux, Myriam Bouchama, Camille Juanicotena, Lina Saheli et Léa Perron

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.