Pour sensibiliser à l’urgence climatique, les militant.es écologistes regorgent d’ingéniosité

Cet article a été publié dans le cadre d’une journée de simulation de rédaction web. Il a été validé, relu et corrigé par les élèves, en totale autonomie.

Blocages des routes, jets de peinture sur des tableaux ou alors ateliers de sensibilisation. Les activistes du climat regorgent d’ingéniosité pour sensibiliser les citoyen.nes et les dirigeant.es sur les enjeux climatiques. Nous pouvons nous interroger sur l’efficacité de ces actions.

La route comme lieu d’action

Ce vendredi 25 novembre à Lyon, sept activistes du climat sont parvenu.es à bloquer l’entrée du tunnel de Fourvière pendant 15 minutes jusqu’à l’arrivée de la police. Ces derniers mois ont été marqués par une multiplication des actions de ce type. Celles-ci sont souvent suivies d’énervement et de colère des automobilistes bloqué.es: « cassez-vous », « ça sert à rien ce que vous faites » sont criés aux abords de l’entrée du tunnel de Fourvière. La plupart des personnes se sent impuissantes face à leurs revendications et ne comprennent pas pourquoi ce sont elleux qui sont impacté.es. Sur Twitter, de nombreux médias ont relayé des vidéos du blocage.

« Parfois malheureusement notre message a du mal a passer, il y a un manque d’explication peut-être de notre part. » déplore Eli, porte-parole d’Alternatiba Rhône.

L’objectif de ces blocages pour les militant.es n’est pas tellement de recevoir l’approbation de celleux qui sont bloqué.es mais plutôt qu’iels soient vus par le plus grand nombre. Iels peuvent réussir cela grâce à la médiatisation de ces actions. En couvrant ces blocages, les médias font passer le message des activistes comme avec la campagne de Dernière Rénovation demandant au gouvernement de lancer un grand plan de rénovation des passoires thermiques qui sont du nombre de cinq millions sur le territoire. 

« Il faut que nos luttes soient médiatisées au maximum, ce que fait Dernière rénovation avec les blocages des routes, ça fonctionne réellement. Les journalistes sont toujours présents en nombre pour couvrir. » explique Eli.

Les tableaux célèbres en ligne de mire

Depuis plusieurs mois, les militant.es du climat comme l’organisation Just Stop Oil utilisent les musées comme moyen d’interpellation du public en aspergeant les vitres de protection de peintures célèbres de soupe ou de sauce tomate par exemple. Ces actions sont aussi très critiquées car beaucoup pensent que les œuvres sont détruites à cause des militant.es. Eli nous explique que non : « Il ne faut pas oublier que ce sont les vitres qui sont touchées, les militant.es vérifient avant si le tableau est bien protégé, sinon ils ne le font pas. »

L’ouverture à la connaissance

D’autres militant.es du climat préfèrent sensibiliser l’opinion publique autrement que la désobéissance civile. Prenons l’exemple de la Fresque du Climat. C’est une association créée en 2018 ayant pour but de sensibiliser les citoyen.nes aux enjeux climatiques. L’objectif pour elleux n’est pas d’interpeller et de médiatiser des actions mais plutôt d’éveiller les consciences. La Fresque du Climat, c’est un atelier de 3 heures qui permet de discuter des causes et des conséquences du réchauffement climatique.

 « Les participant.es peuvent être très différent.es. Nous intervenons dans les universités, les entreprises mais aussi auprès des élu.e.s qui en font la demande »

Michelle Verrier, animatrice pour la Fresque du Climat.

Intervenir dans les écoles et les universités est pour les activistes très important, car il faut faire prendre conscience aux plus jeunes de l’urgence car pour une raison simple, ce sont elleux qui vont le plus subir les conséquences du réchauffement climatique durant leur vie. Ces ateliers sont à première vue à l’opposé de la désobéissance civile mais finalement celles-ci sont compatibles. Bien qu’elles n’aient pas le même but, elles partagent un résultat similaire : éveiller les consciences de la population.

« La Fresque du Climat, c’est un diagnostic. Elle n’est pas là pour trouver des solutions, le but est de vraiment faire prendre conscience aux citoyen.nes de la catastrophe écologique qui arrive. La désobéissance civile est tout autant importante que nos ateliers surtout sur les questions de médiatisation » précise Michelle Verrier.

Des actions efficaces ?

Cette question de l’efficacité des actions de désobéissance civile prend une place majeure depuis quelques mois dans le débat politique et social. « C’est contre-productif » juge Thelise Chambe, étudiante en communication politique. Elle ajoute : « Par exemple, des automobilistes bloqué.es ne comprennent pas ces actions, ils ont l’impression d’être les mauvaises personnes attaquées.  Les actions contre les bâtiments des ministères sont beaucoup plus comprises par les Français.es. »

En témoignent les nombreux commentaires haineux sous les différentes vidéos des journalistes lors du blocage du tunnel de Fourvière. En dehors des actions de désobéissance civile, la Fresque du Climat est considérée comme pertinente par beaucoup d’expert.es. 

« Les ateliers afin de sensibiliser à l’urgence climatique sont très efficaces, ils transmettent du savoir par rapport à ce sujet et font des propositions. »

Thelise Chambe, experte en communication

Contestés ou parfois alloués, les activistes de Dernière Rénovation ont déjà annoncé qu’iels continueront les campagnes sur d’autres sujets.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.