Martine : paraplégique et adepte du tandem ski

Cet article a été publié dans le cadre d’une journée de simulation de rédaction web. Il a été validé, relu et corrigé par les élèves, en total autonomie. 

Pratiquer des sports d’hiver pour une personne en situation de handicap, c’est possible. Les stations se sont adaptées à des publics ne disposant pas de toutes leurs facultés. Martine est la preuve que l’on peut skier en étant handicapée. Cet article fait partie de notre dossier handicap.

C’est dans les Pyrénées, dans la station de La Pierre Saint Martin que Martine vient tous les ans pour s’adonner à son sport préféré : le ski ou dans son cas le handiski. L’adaptation de la pratique du ski pour les personnes à mobilité réduite. Il existe différentes formes du handiski, tel que le vertiski qui permet aux personnes handicapées de skier debout. Ou encore le kartski : pour un peu plus d’indépendance, le skieur agit directement sur ses skis grâce à deux poignées.

Pour skier, Martine utilise le tandem ski. C’est un concept qui consiste à faire asseoir la personne handicapée sur un siège, lui-même fixé à deux skis. Ce dispositif est conduit par un moniteur spécialisé dans le domaine du handiski. Il permet aux personnes incapables de pratiquer des sports d’hiver comme le ski, de découvrir les sports de glisse en toute sécurité. Le cinquantenaire a fait appel à l’association La Pierre handiski , un jour où elle venait de regarder les Jeux Olympiques d’hiver. Elle a senti le besoin de repousser ses limites et de se donner le défi de s’essayer au ski. Cette motivation vient aussi du fait qu’elle n’a jamais fait de ski et qu’elle voulait en faire au moins une fois dans sa vie.

Martine a commencé à skier il y a 5 ans d’abord dans la station de Combloux où elle s’est familiarisée avec la pratique du tandem ski. Puis elle s’est dirigée vers une autre station que lui a conseillée son amie Patricia : la station de La Pierre Saint Martin qui propose de nombreuses activités pour les personnes en situation d’handicap. 

La première expérience de Martine a été très positive. « Au début, j’avais très peur de tomber, même si je ne sens plus mes jambes » déclare-t-elle en éclatant de rire. « J’ai demandé plusieurs fois à mon moniteur de s’arrêter par peur de la vitesse.» À la fin de la journée de ski, la quinquagénaire a su s’accommoder au sport de glisse et surtout à la vitesse qui la terrifiait au début. Pour cette première expérimentation, elle a pratiqué ce sport pendant 5 jours lors d’un séjour d’une semaine à Combloux. Quand elle est rentrée chez elle, elle n’avait qu’une seule hâte : raconter à ses enfants sa toute nouvelle expérience avec le sport de glisse. « Ma mère en a parlé pendant des semaines entières, on était très content pour elle. Même si au début, je n’étais pas trop d’accord pour qu’elle fasse du ski, j’avais peur. Un accident est vite arrivé » avoue sa fille en regardant sa mère. Sa famille l’encourage à pratiquer le ski et est très fière d’elle et du défi qu’elle s’est lancée. 

Le tandem ski a permis à Martine d’avoir un peu plus confiance en son corps. Au cours de ces dernières années, elle a su l’écouter quand elle s’exerçait sur les pistes de La Pierre Saint-Martin. Pour elle, c’est une véritable thérapie de pouvoir faire du ski. Elle qui pensait qu’elle n’en serait jamais capable : « J’avais condamné mon corps à l’exil, pour moi c’était impossible de pouvoir faire autre chose que de déplacer mon fauteuil roulant. » Dorénavant, les pistes de ski l’attendent chaque hiver et n’ont plus aucun secret pour Martine. L’experte en tandem ski donne même des conseils aux novices pour les aider à mieux accepter leurs handicaps et à tirer le meilleur d’eux-mêmes. Alors si vous passez par la station de La Pierre Saint-Martin, il se peut que vous croisiez le chemin d’une skieuse bien téméraire emmitouflée sous un bonnet jaune et des gants rouges.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.