L’accessibilité des étudiant.es en situation de handicap : un réel enjeu d’inclusivité à l’Université Lumière

Cet article a été publié dans le cadre d’une journée de simulation de rédaction web. Il a été validé, relu et corrigé par les élèves, en totale autonomie.

En 2022, la nouvelle version du schéma directeur du handicap de l’université Lumière Lyon 2 a été présentée. Les objectifs pour améliorer la prise en compte des étudiant.es en situation de handicap y sont exposés. L’optimisation de nombreux enjeux est encore à voir, surtout au niveau de l’accessibilité. Cet article fait partie du dossier handicap.

Depuis octobre 2022, la Mission Handicap demeure sans responsable. La nouvelle devrait arriver courant février 2023. Sur le campus Porte des Alpes de l’Université Lumière Lyon 2, à Bron, iels ne sont que trois référent.es pour aider les 479 étudiant.es en situation de handicap qu’iels suivent. « Ce sont les étudiant.es suivi.es par la mission handicap. Il peut y avoir d’autres étudiant.es en situation de handicap sur le campus mais qui ne se sont pas forcément manifesté.es auprès de nous. Se présenter à la Mission Handicap, c’est une démarche qui est volontaire. », précise une référente handicap.

Une université sensibilisée et à l’écoute

Selon les chiffres du schéma directeur du handicap 2022-2025 de l’université, 889 étudiant.es en situation de handicap ont été accompagné.es en 2022 (sur 28 209 étudiant.es présent.es à l’université). Dans le schéma de coordination des actions en lien avec le handicap adopté par l’université le 1er juillet 2022, l’inclusivité semble être au cœur des priorités.

La politique de l’université repose sur la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette loi prend en compte les quatre familles de handicap (moteur, sensoriel, cognitif et psychique). Elle concerne aussi les personnes à mobilité réduite, y compris de manière temporaire.

Un des trois champs de travail prévus concerne l’amélioration de l’accessibilité des campus et des outils numériques de l’Université Lumière Lyon 2. D’après le schéma, tout va être mis en place, en plus de ce qui existe déjà, pour permettre aux personnes en situation de handicap d’étudier dans les meilleures conditions. Des groupes de travail interservices sont déjà en place.

Des évolutions positives visibles…

Depuis 2015, c’est le troisième schéma adopté par l’Université Lumière Lyon 2. Peu de recul donc. Mais de belles évolutions. Depuis le premier schéma, le nombre d’étudiant.es aidé.es a augmenté de 205%. Alors que le nombre d’étudiant.es total est en baisse de 288 personnes.

Au niveau des infrastructures, des modifications ont vu le jour. Par exemple, les locaux des Services de Santé Universitaires sur le campus Porte des Alpes ont été réaménagés pour se conformer aux normes. Concernant la Mission Handicap, les locaux du campus Porte des Alpes ont fait l’objet d’un réaménagement pour permettre une prise en compte plus confidentielle des étudiant.es en situation de handicap. L’ensemble du mobilier a été remplacé au profit d’un nouveau, adapté à l’accueil des étudiant.es en situation de handicap.

Un Plan d’Accompagnement des Étudiant.es en situation de Handicap (PAEH) est proposé à tout.e nouvel.le étudiant.e arrivant à l’université. La personne peut l’accepter ou le refuser suite à un rendez-vous avec un médecin du Service de Santé Universitaire (SSU) qui analysera ses envies et ses besoins.

… mais des infrastructures à améliorer

Manpiandry Randiamiharisoa, en première année de Master 1 Sciences de l’éducation, mention Référent handicap, est au contact de manière régulière avec des étudiant.es et personnes en situation de handicap et à mobilité réduite sur le campus Porte des Alpes. Son avis sur les infrastructures de la faculté, le voici : « Je pense que la réponse est évidente. Les installations pour les personnes en situation de handicap sur le campus Porte des Alpes ne sont pas du tout suffisantes. Des points de passages ont été recensés. Il y a plusieurs coins où il faut faire de grands détours. Il y a une perte de temps. Ce n’est pas optimisé pour les personnes qui présentent un handicap. »

Certaines infrastructures, comme des rampes d’accès, sont inaccessibles aux personnes à mobilité réduite. Un logo, avec une personne en fauteuil roulant, barré est peint dessus. Mais il précise son propos : « Après c’est seulement ce que l’on voit, nous, personne valide. » L’invisibilité des personnes en situation de handicap serait donc renforcée par le manque d’infrastructures et d’accessibilité. La Mission Handicap, en collaboration avec la direction de l’immobilier (DIMMO), fait en sorte au maximum de rendre accessibles les bâtiments, en donnant par exemple un accès libre à tous les ascenseurs du campus.

Il y a des interventions ponctuelles menées pour aider les personnes en situation de handicap, mais il n’y a pas forcément d’infrastructures pérennes. « Ce n’est pas suffisant » répond Manpiandry Randiamiharisoa. Les signalétiques, rénovées en 2021, ne sont pas du tout visibles. D’une manière universelle, les plans ne sont pas clairs et tout le monde se perd dedans. « Il y a eu des cours expérimentaux traduits en langue des signes, mais ils ne se sont pas pérennisés » confie-t-il. Quelques initiatives, des améliorations, des interventions mais rien de solide dans le temps. Encore du travail donc au niveau de l’accessibilité des étudiant.es en situation de handicap au sein de l’Université Lumière.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.