La Studieuse tisse sa toile

Le magazine féminin lyonnais “La Studieuse” mise sur Instagram pour s’imposer dans l’univers de la mode. Une stratégie commerciale à double tranchant.

10 ans ! C’est l’âge d’Instagram à l’automne 2020. Le réseau social compte aujourd’hui plus d’un milliard d’usagers. Passant du simple échange de photos à de véritables communautés, aux stories, aux vidéos pimpantes… Cette plateforme devient également un moyen incontournable pour s’imposer dans l’univers de la mode. C’est bien ce qui a poussé trois Lyonnaises, Morgane, Elodie et Cindel à choisir Instagram pour développer « La Studieuse », un magazine féminin dédié aux étudiantes.

Morgane, Elodie et Cindel

Instagram pour accroître la notoriété

Fascinées par la mode et appartenant à cette génération particulièrement active sur les réseaux sociaux, les trois rhodaniennes font le pari d’utiliser Instagram pour accroître la notoriété de leur média. Aujourd’hui, en comparaison aux traditionnels Facebook et Twitter, « Instagram est le réseau social numéro 1 en ce qui concerne l’actualité de la mode » selon Morgane, l’une des trois rédactrices bénévoles de « La Studieuse ». Sur ce réseau social, les influenceuses sont aussi devenues de véritables égéries de nombreuses marques et participent à l’essor de celles-ci. Les influenceuses Reybanah (46,5K abonnées), Melinstyle (38,9K abonnées) ou encore Marjory Galard (27,9K abonnées) sont de vraies stars à Lyon. « Quand on les affiche sur notre compte Instagram, elles parlent ensuite de nous sur leur compte et cela nous ramène énormément de followers », reconnait la rédactrice lyonnaise de 22 ans. Obtenir ainsi des photos exclusives d’elles permet effectivement à « La Studieuse » de faire de la publicité à moindre frais et de gagner en notoriété. Comptant aujourd’hui près de 750 abonnées, le compte Instagram de « La Studieuse » a récolté plus de 400 utilisateurs au cours de l’été dernier. Le pari semble gagnant. Pour autant, de plus en plus d’influenceuses conscientes de leurs pouvoirs économiques souhaitent gagner leur vie en monnayant leur activité. Elles sont donc amenées à signer des contrats avec des marques pour promouvoir les qualités de tels ou tels produits, fussent-elles exagérées. La stratégie consistant à développer « La Studieuse » par le biais des influenceuses sur Instagram n’est donc pas sans risque. Elle peut écorner rapidement l’image du média et la crédibilité de la rédaction auprès de son lectorat.

Morgane et Elodie, en partenariat avec la boutique en ligne « Kiff Mes Fringues »

Attirer des annonceurs pour en tirer un revenu

Toujours est-il que des influenceuses ont permis à des marques tels que « La Malle Féminine », « Elissa Paris » ou d’importantes boutiques en ligne comme « Dress Désirée », « Complicity » et « Kiff mes Fringues » de s’intéresser à l’activité de « La Studieuse ». Au point d’instaurer des contrats publicitaires se traduisant par la diffusion de codes promotionnels et l’organisation de défilés de mode. Le but : obtenir d’un côté, davantage de commandes pour les marques et d’un autre, donner un certain sérieux à « La Studieuse » pour attirer d’autres annonceurs et en tirer un revenu. « On veut professionnaliser La Studieuse, nous confirment-elles. On l’a créé dans l’optique de se faire connaître. On pense que La Studieuse peut aller loin. » A ce sujet, Morgane, Elodie et Cindel ont fait le choix d’un modèle économique basé majoritairement sur la publicité. Des bannières publicitaires seront à l’avenir publiées régulièrement sur le compte Instagram du magazine sous forme de posts ou de stories. Autre moyen pour les marques de promouvoir leurs produits. Si Instagram est le nouvel Eldorado des marques de mode, le plus dur reste toujours de trouver l’or auprès des annonceurs pour faire de « La Studieuse » un magazine viable économiquement.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.