Déconfinement : les jeunes retournent sur le terrain !

Fin novembre, l’exécutif a annoncé le plan de déconfinement. Qu’en est-il de la reprise sportive pour la jeunesse ? Milieu scolaire, mais surtout activités extra-scolaires. On fait le point.

En cette fin d’année, le sport reprend doucement ses droits. Contrairement aux établissements scolaires, dont les cours se déroulent en suivant un protocole sanitaire établi, les pratiquants, éducateurs, dirigeants du monde du sport amateur étaient fixés au cap donné par Emmanuel Macron. Un calendrier a été établi fin novembre. Il se découpe en trois phases : 28 novembre, 15 décembre, 20 janvier.

Le 28 novembre, ce sont les activités sportives en extérieur qui ont repris. Mineurs comme majeurs, ont de nouveau pu faire du cyclisme, tennis, équitation, athlétisme, golf ou encore des sports nautiques tels que la voile ou le surf. Tout cela était possible dans la limite de trois heures par jour, dans un rayon de 20 km autour de son domicile, et à condition de se munir d’une attestation de déplacement.
En club, seuls les mineurs sont concernés par cette reprise. Outre les sports individuels, le ministère chargé des Sports a également abordé la question des sports collectifs ou de contact. Ils ne sont pas interdits, mais requièrent une adaptation afin de respecter le protocole, c’est-à-dire une « distanciation physique d’au minimum deux mètres entre chaque pratiquant » et une pratique « sans contact ».

Des stages pour rattraper le temps perdu

Si nous prenons l’exemple du football, les entraînements se dirigent donc davantage vers des exercices de passes, l’amélioration de la technique plutôt que vers des matchs. Solène, éducatrice au sein du club de l’Olympique de Vaulx en Velin, détaille ces nouvelles règles sanitaires imposées : « Dans l’enceinte du stade, tous les adultes doivent porter un masque. En revanche, sur le terrain, les éducateurs (et évidemment les joueurs) ont le droit de le retirer. Le matériel utilisé ne doit être touché que par l’éducateur. Le club a également investi afin que chaque joueur ait un dossard personnel. Ils doivent le ramener à chaque entraînement, afin d’éviter les échanges […] Enfin, à chaque fin d’entraînement, les ballons doivent être désinfectés. ». Elle évoque également l’état d’esprit des licenciés vis-à-vis des restrictions : « Ils aiment le foot de manière plus ludique, plus divertissante et donc par principe préfèrent les matchs, les jeux avec contact…[…] Mais dans l’ensemble, ils sont tellement contents de revenir au club pour jouer au foot, que ça va, ils restent compréhensifs et enjoués. »

Ce 15 décembre, place aux sports en intérieur. Cela concerne uniquement les mineurs. Les gymnases, piscines ou encore dojos ont réouvert pour les accueillir. L’organisation des activités doit être réalisée en prenant compte du couvre-feu applicable à partir de cette date (20h-6h). En salle, pendant la pratique, le port du masque n’est pas obligatoire. Toujours pas de contact permis. Prenons le cas d’un sport de combat, le judo. L’enseignement s’articule autrement. Benjamin Constanty, directeur technique judo à Paris (17e) déclare : « On estsur de la mobilité, un travail de chute, d’appréhension. Cela reste du judo ». Ces activités en intérieur se poursuivront pendant les fêtes à l’occasion de stages organisés. Néanmoins, certains appréhendent cette reprise : « Ça fait deux mois que je n’ai pas fait d’acrobaties. Je n’allais pas m’exercer sur mon lit » explique Nicolas, gymnaste de 14 ans. « J’ai peur de me blesser. Je suis fragile des chevilles et la souplesse part vite, quand on ne s’entraîne pas ».

Un pass sport pour 2021

La troisième phase du calendrier de déconfinement amène au 20 janvier. Tributaire des conditions sanitaires, les jeunes, comme le reste de l’ensemble de la population, pourraient profiter de la réouverture des salles de sport pour s’exercer. Pas d’information précise quant à la reprise des compétitions au niveau amateur. Le ministère indique tout de même qu’un point de situation sera fait début janvier. Au-delà de la reprise et de la compétition, c’est tout un secteur qui se retrouve en difficulté financière avec cette crise. La perte d’adhérents affecte les clubs. Elle a été évaluée, par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), à 20 % en moyenne. En terme d’aide, Emmanuel Macron avait annoncé, mi-novembre, le lancement d’un « pass sport » pour 2021. Ce dispositif est prévu pour aider les jeunes à pratiquer une activité sportive. Il s’agira d’une aide destinée aux familles pour payer l’adhésion à un club ou acheter des équipements. Si les critères d’obtention sont encore inconnus, l’enveloppe consacrée à ce pass sera de 100 millions d’euros.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.