20 ans de règne pour Los Inrockuptibles

Une du magazine Los Inrockuptibles du mois de janvier/février.

La seule version étrangère du magazine Les Inrockuptibles est argentine. Étonnamment c’est de l’autre côté de l’Atlantique que le magazine a trouvé ses lecteurs à l’étranger. À ses débuts, Los Inrocks était une copie de la version originale française, aujourd’hui il s’est bien démarqué.

Après 20 ans d’existence sur le contient américain, Los Inrocks est un pari plus que relevé. En 2011, le magazine recense plus de 20 000 exemplaires publiés chaque mois. Cette même année, la publication argentine se permet même un coup de jeune avec une nouvelle version qui souhaite aborder plus de sujets locaux.

Juillet 1996. Une ancienne expatriée en France, Lucila, souhaite créer une revue culturelle en Argentine. À défaut d’avoir suffisamment de moyens pour créer son propre journal, elle a l’idée de reprendre un journal étranger et d’en faire sa copie argentine. Quelques références lui viennent en tête dont le magazine français Les Inrockuptibles. Avec beaucoup d’aides et plusieurs mois de travail, elle réussit à convaincre la rédaction sur Paris et à créer la petite sœur argentine du magazine : Los Inrockuptibles.

Les recettes d’un tel succès

Une réussite qui s’explique essentiellement grâce aux choix éditoriaux. Le mensuel argentin se focalise essentiellement sur des sujets propres aux pays. Ce qu’affirme la PDG Tiphanie Minquet-Villarino « on est d’abord et avant tout sur des questions qui touchent le lectorat d’ici, donc sur des thèmes bien propres à l’Argentine ». Même si certains papiers sont encore des traductions d’articles français, Los Inrocks tend de plus en plus à se dissocier de son modèle français et se permet dorénavant d’aborder des sujets politiques et sociétaux.

Los Inrocks sont aussi les seuls à proposer un contenu culturel qui aborde à la fois la musique, le cinéma et la littérature. Le mensuel propose des angles différents, et permet aussi au lectorat argentin de découvrir des artistes qu’il ne connait pas. Sans oublier que le rock est aussi un genre de musique que le pays connait bien depuis les années 60. Un des thèmes phares du magazine.

Une référence culturelle

Depuis, Los Inrockuptibles est plus qu’un simple magazine, il est devenu une marque. Comme son cousin français, il soutient et s’associe à la création de projets culturels en tout genre : festivals, expositions, concerts… Dernièrement, le mensuel a été sollicité par le MALBA, le célèbre Musée d’Art latino-américain de Buenos Aires pour une collaboration.

Le papier tente aussi de se développer au fil des années. Aujourd’hui, très présent en ligne, Los Inrocks a lancé LosInrocksStyle.com, disponible seulement sur le net. Cette plateforme possède les mêmes caractéristiques qu’un blog. Avec des rubriques comme « lifestyle » ou encore « food & drinks », le mensuel change de registre dans le but d’attirer un plus grand lectorat et de maximiser les ventes. Car malgré son franc succès, selon la PDG de Los Inrocks, le magazine argentin possède les mêmes difficultés qu’en Europe. « La crise des médias est la même, globalement. La problématique du numérique aussi. Une grande différence : la distribution en France est très efficace. Et transparente. En Argentine, c’est plus compliqué. »

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.