Avec l’école W, le CFJ met l’accent sur le numérique

 

Image CFJ.
Image CFJ.

 

Former les jeunes au numérique. C’est l’ambition du Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris et de sa nouvelle école, l’école W, qui accueillera ses premiers élèves à la rentrée 2016. Une formation qui va s’inscrire dans la sphère mouvante du web.

Jusqu’ici le CFJ, l’une des formations les plus reconnues dans le domaine du journalisme, proposait une formation classique dans le domaine : apprendre à rédiger des sujets pour la télévision, la radio, des supports numériques ou des supports papiers. Avec W, le CFJ ne s’adresse plus seulement aux journalistes en herbe. Si les diplômés de ce bachelor pourront naturellement postuler au master que propose le CFJ par la suite, cette école s’adresse aussi à des bacheliers qui se destinent à la communication d’entreprise, à l’écriture de scénarios de cinéma, ou encore au community management et autres métiers du web qui n’existent pas tous. Mais plutôt que de voir ces métiers un par un, l’école W s’appuie sur un constat : « Un quart des créations d’emploi dans le monde se fait dans le monde web, dont la moitié dans le domaine des contenus », a expliqué en présentant W Emmanuel Chain, président du conseil d’administration du CFJ et parrain de la nouvelle école.

L’école veut former plus largement des producteurs de contenus numériques.  Datavisualisation, multimédia, code, gestion de projet, stratégie et communication… Pour voir apparaître le mot journalisme dans le programme, il faut se pencher sur les spécialisations proposées en 3e année : entrepreneuriat et innovation, stratégie éditoriale et communication digitale [sic], ou journalisme, docu et fiction.

Vers le journalisme de demain

Nous l’avons compris, l’école W ne s’adresse pas qu’aux futurs journalistes. Mais cette multitude de matières qui concernent « les contenus et la création numérique » sont caractéristiques de l’évolution du métier de journaliste. Caractéristique de la polyvalence qu’il requiert, d’abord. Aujourd’hui, un journaliste doit savoir recueillir photos et vidéos, en plus de l’information brute. Il doit savoir intégrer un article à un site internet, le mettre en ligne, le relayer…

Caractéristique de la place prépondérante qu’ont pris les réseaux sociaux et mêmes les applications de messagerie dans la collecte la diffusion de l’information, aussi. Il devient en effet difficile d’exercer le métier sans savoir manier un minimum Twitter, Snapchat, Facebook, Instagram ou encore Periscope. Et ce sera de plus en plus vrai. Comme cette formation le suggère, les journalistes ne seront plus seulement journalistes, mais plus largement producteurs de contenus numériques. Parce que le seul travail d’écriture, un simple robot pourra bientôt le faire.

En fait, les métiers du journalisme et du numérique sont plus liés que jamais. Cela, l’école W l’a compris et l’a pris en compte dans son programme. « Nous prévoyons une pédagogie en mode projets, en équipe et par la pratique », résume Emmanuel Chain, parrain de l’Ecole W et président du conseil d’administration du CFJ. La dimension transdisciplinaire sera partie intégrante de la formation. Et le sera de plus en plus dans le métier de journaliste.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.