Seulement 24 % de femmes représentées dans les médias en 2015. C’est le triste constat que révélait une étude mondiale publiée par le Global Media Monitoring Project (GMMP). Alors qu’elles représentent environ 50 % de la population mondiale, les femmes sont encore très largement sous-représentées dans divers secteurs. Et dans les médias d’information, elles se font visiblement très rares.
À moins d’être une personnalité politique ou encore une star qui vend des millions d’albums, il y a peu de chance que l’on parle de vous dans les médias Mesdames. Et pour cause, plusieurs études révèlent que les femmes sont finalement très peu présentes dans les médias, que ce soit dans la presse écrite, à la télévision, à la radio ou encore sur le web. En simple témoin, en experte ou pour illustrer des photos, on fait finalement très peu appel à elles.
Seulement 22 % des interviewés
En mars 2015, après avoir étudié 1 064 articles de quatre des principaux titres de presse français, le quotidien Le Monde tirait ces mêmes conclusions. Les femmes semblent très largement absentes des Unes des quotidiens. Dans le journal Le Parisien, seulement 15 % de femmes figuraient sur les Unes. Au sein du Figaro, ce taux s’élevait à 9 %. Parmi les tribunes, chroniques, éditos, interviews et portraits, la parole féminine était très largement inférieure à la parole masculine. Les femmes occupaient en moyenne 22 % des interviewés.
Difficile d’expliquer une telle situation qui semble finalement illustrer une réalité sociétale. Diverses raisons ont pourtant été avancées. Comme l’explique le rapport de la Commission sur l’image des femmes dans les médias, les journalistes soulignent la difficulté de trouver des femmes expertes, d’où leur faible représentation. Selon le rapport, « pour TV5 Monde, les postes de responsabilité étant le plus souvent occupés par des hommes blancs de plus de 50 ans, ils sont obligés de recourir à un expert masculin quand il faut faire réagir à chaud un responsable ».
Plus grave encore, ce rapport considère que le faible recours à des femmes expertes s’explique par le fait « qu’elles redoutent plus que les hommes les renvois d’image et les jugements qui pourraient, par la suite, être portés sur elles ». Des préjugés qui existent bel et bien au sein de notre société, et qui semblent encore difficiles à disparaître.
Une réalité que peu de personnes ont réellement conscience, mais qui est aujourd’hui dénoncée par divers organismes, dont le collectif de femmes journalistes « Prenons la Une ». Parmi leurs revendications figure l’obligation de présence de 50 % d’expertes à l’antenne et sur les plateaux de télévision. Récemment, un annuaire 100 % numérique intitulé « expertes.eu » a fait son apparition. Son but ? Participer à la visibilité des femmes dans l’espace public et les médias en recensant plus de 1550 expertes sur 300 thématiques. L’initiative est signée par le groupe Egalis, Radio France et France Télévisions. Un petit pas pour la Femme, un grand pas la presse…