COP 21 : Comment parler de l’environnement sans être ennuyeux ?

À l’heure de la COP 21, qui réunit des représentants de 195 pays à Paris jusqu’au 11 décembre, une surenchère médiatique est de mise. Hors-séries, documentaires, soirées télévisées spéciales : les médias mettent tout en œuvre pour permettre de « tout savoir sur la 21e conférence sur le climat organisée par les Nations Unies ». Du Monde en passant par Télé-loisirs, Arte ou encore le magazine féminin Elle et son numéro spécial de forme ronde, la majorité des médias s’y préoccupent. Mais les moyens employés permettent-ils réellement aux Français de s’intéresser de près à la COP 21 ?

Cop 21Se mettre dans la peau d’un négociateur défendant les intérêts de la France, de l’Inde ou encore de Greenpeace pendant la COP 21 ? C’est ce que propose FranceTV Info dans un serious game intitulé Code Cabone. Le joueur est invité à prendre des décisions, et selon les réponses choisies, le jeu mène à des images ou vidéos d’archives dans le but de comprendre le contexte et l’importance de la COP 21. Un jeu à actions, impliquant le citoyen au cœur même des enjeux de la réunion mondiale. Une fois le serious game terminé, le joueur est invité à suivre les vrais débats. Un nouveau support sensible d’intéresser d’avantage les Français qui, selon un sondage Ifop publié sur le site du JDD le 8 novembre « ne se sentent pas très concernés par les objectifs du sommet et ne placent pas le réchauffement dans les grands enjeux actuels ».

L’environnement, un sujet difficile pour les médias

Une autre question vient de se poser pour les médias : comment traiter une information sur  l’environnement, un thème qui, selon une étude de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), occupe seulement une part de 4 % des reportages dans les journaux télévisés le reste de l’année, soit moitié moins que le sport ou la culture. Pourtant, l’écologie est un sujet qui semble intéresser de plus en plus la population, et pas uniquement durant la COP21. Mais selon l’agence québécoise Science-Presse, l’environnement « n’est pas un sujet facile pour les médias parce qu’il n’évolue pas vite et que ses impacts ne sont pas tangibles ». Pour Science-Presse, le thème de l’environnement n’est donc pas assez rentable, et  l’absence de journalistes scientifiques au sein des rédactions influe forcément sur le taux de reportage lié à ce thème.

Hormis les grands médias, d’autres moyens d’information sont mis à disposition. Le web bien sûr, mais aussi des supports plus classiques : près de 500 médias spécialisés dans l’écologie et l’environnement existent actuellement en France avec, à la télévision, des chaînes comme Ushuaïa TV ou encore en kiosque, certains magazines spécialisés tels que Terra Eco, qui compte près de 20 000 abonnés, mais est aujourd’hui en redressement judiciaire. Et si, à l’heure de la COP 21, les actualités en rapport à l’écologie sont sur le devant de la scène, l’intérêt serait de connaître l’effet post COP 21.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.