Nouvelle maquette du Progrès : comment la presse papier évolue

Crédit Photo Damien Roué
Crédit Photo Damien Roué

 

Changement de peau pour Le Progrès. Le quotidien de la vallée du Rhône a dévoilé mercredi 25 novembre 2015 sa nouvelle formule. Ce nouveau cap provient d’un long dialogue avec un panel de 3 000 lecteurs. Il a été décidé afin de « stopper l’érosion des ventes ». La mutation se caractérise par des articles plus courts, une place plus importante donnée à la photo ainsi qu’une mise en page plus aérée. Les pages affichent des « zones blanches » destinées à « reposer l’œil et mettre en valeur les différents éléments de la page », selon le rédacteur en chef Xavier Antoyé. L’évolution du Progrès s’exprime aussi avec une refonte du site internet. Nouvelle police de caractère, adaptée à tous les supports numériques, cette nouvelle interface se veut également « plus épurée ».

Au-delà des apparences, Le Progrès évolue dans sa manière d’être. Le journal espère ainsi attirer un lectorat urbain, c’est-à-dire un public citadin. Le Progrès est déjà bien implanté dans la ruralité, avec dix-sept éditions différentes. Le quotidien veut s’imposer comme n’étant pas uniquement que régional, à la manière de ce qu’a réussi à faire Le Parisien/Aujourd’hui en France (étant depuis quelques années national et régional). En se développant sur le web comme sur papier, Le Progrès se veut plus dans l’air du temps, lui qui voit ses ventes papier baisser d’année en année (-2,21 % par rapport à 2013-2014). Il propose ainsi une offre 100 % numérique.

Ce changement s’inscrit dans la logique déjà observée chez d’autres quotidiens nationaux comme Libération ou l’Équipe en septembre dernier. Le quotidien sportif a opté pour un passage en format tabloïd, ceci afin d’optimiser la lecture et de répondre à un public qui demande « de la clarté, de la lisibilité ». En proie à une baisse des ventes depuis quelques années, cette évolution s’avère payante puisque les ventes de l’Équipe ont progressé de 17 % en septembre/octobre 2015 par rapport à la même période en 2014.

L’information passe désormais par une transformation des supports pour séduire un lectorat de plus en plus connecté, le « lectorat urbain » que vise Le Progrès. Avec les réseaux sociaux, l’interactivité entre journalistes et lecteurs est de mise. Le quotidien lyonnais l’a bien compris en sondant ses acheteurs sur le choix de la nouvelle maquette et des sujets. La grande place laissée à la photographie dans la version actuelle rappelle aussi ce que les réseaux sociaux ont apporté à l’information : plus de photos et moins de texte, comme en témoigne la présence sur Instagram de médias tels que Le Monde.

L’actualité se consomme aujourd’hui très rapidement. Le papier n’est plus le seul moyen d’information, ce qui engendre des ventes en baisse des journaux depuis quelques années. Face à ces réalités économiques, les médias doivent se réinventer, se repenser, pour avoir un coup d’avance sur le lecteur. Internet devient le média de référence. Les sites web des journaux s’émancipent, comme le prouve le site de Libération qui a récemment enlevé l’extension « .fr » de son interface, tout en faisant évoluer aussi sa maquette. Ces différents changements traduisent ainsi une mutation du papier vers le web et le mobile.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.