Du Népal aux réseaux sociaux

Si l’utilité des réseaux sociaux était encore à démontrer, la malheureuse catastrophe népalaise l’a fait. Le samedi 25 avril 2015 dernier, un séisme de forte magnitude a frappé le Népal, causant avec ses répliques plus de 8 000 morts, d’après un bilan encore provisoire. De très nombreux bâtiments se sont écroulés dans la capitale Katmandou, des villages entiers ont disparu dans les régions voisines, et de terribles avalanches se sont déclenchées sur le sommet touristique de l’Everest. Quelques jours après le séisme, les communications téléphoniques sont encore coupées et les secours peinent à s’organiser. Seul internet subsiste sur les mobiles.

Et c’est ici qu’interviennent les réseaux sociaux.

En premier lieu, ils ont permis comme dans de nombreuses situations aujourd’hui, de propager rapidement les informations. Sur place, les internautes publient en quasi-simultané ce qu’ils vivent. Ils partagent photos, vidéos, commentaires sur la situation. Ces informations, vérifiées et recoupées par les médias officiels qui les publient, arrivent avant celles des journalistes professionnels. Les principaux hashtags en rapport, #NepalEarthquake et #PrayforNepal, se sont propagés rapidement — le premier accompagnent les posts informatifs des particuliers mais aussi des médias, le second est principalement utilisé par les internautes afin d’afficher leur soutien et de mobiliser la communauté internationale.

Les nombreuses informations présentes sur le web permettent également aux humanitaires d’évaluer à distance les dégâts subis. Des bases de données sont mises en ligne sur internet ; alimentées de multiples parts elles deviennent de précieuses sources pour organiser l’aide humanitaire.

Capture d’écran Twitter Nepal

Au milieu du chaos, sur place ou à des centaines de kilomètres, chacun tente de retrouver ses proches. Et les réseaux sociaux sont un terrain de recherche des plus exploités. Sur Twitter, grâce aux hastags « officiels », les tweets des familles à la recherche de leurs proches sont relayés au maximum. Les témoignages des rescapés publiés sur les réseaux sociaux permettent de recouper les histoires et de mettre en contact d’autres familles.

Facebook abrite de nombreuses pages de soutien aux Népalais, mais aussi d’avis de recherche et de témoignages. Mark Zuckerberg, fondateur et dirigeant du plus grand réseau social du monde, a annoncé samedi soir l’activation d’une application « Safety Check ». Elle permet l’envoi automatique d’un message informatif si l’un de vos amis Facebook se trouvant dans la zone touchée par le séisme se connecte à son compte et indique qu’il est hors de danger.

Google a également réactivé « Person Finder », l’application mise en place lors du séisme de 2010 en Haïti qui permet de chercher quelqu’un selon des caractéristiques précises dans une base de données, ou de remplir cette dernière avec les informations que vous détenez.

Capture d’écran Facebook Safety Check

Les messages de soulagement se multiplient maintenant après que des internautes aient retrouvés leurs proches, ceux de remerciement également. Des remerciements peu communs, adressés à une communauté toujours plus nombreuse, et qui se révèle de plus en plus liée et mobilisée : internet.

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Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.