La chasse aux radios pirates de Barcelone

Photo du Carmel, le quartier de Barcelone où l’on trouve le plus d’antennes de radios illégales. Image CC Francesc Casals.

La Direction générale des médias de communication de Catalogne (DGMC) a récemment pris des mesures de protection du spectre radioélectrique, afin d’empêcher les émissions radiophoniques pirates, encore trop nombreuses à Barcelone.

Il y a sept ans déjà, le journal El Pais dénombrait 3 000 stations de radios illégales en Espagne. Il y a trois ans, les trois plus grandes radios pirates du pays se sont vues obliger de payer une amende s’élevant de 30 000 à 90 000 euros. Les radios pirates s’opposent généralement au monopole d’État sur la radiodiffusion et émettent sans autorisation ni licence, échappant ainsi aux règlementations en vigueur.

Pour les combattre, le gouvernement catalan a mis en place une technique qui consiste à remplacer le contenu émis par ces radios par un sifflement continu de manière à interférer et « couvrir » les radios pirates à Barcelone. Le gouvernement a fait de la normalisation du spectre radioélectrique l’une de ses priorités.

Durant l’année 2016, la DMGC a recensé 300 services de communication audiovisuelle qui émettaient sans licence, et contrôlé 106 d’entre eux. Le gouvernement travaille en coordination avec la mairie de Barcelone, notamment dans le quartier du Carmel où se trouve la majorité des antennes illégales de la capitale catalane.

« Un pas en avant »

L’Association catalane de radio (Associaciò Catalana de Radiò, ACR) a félicité la mesure annoncée par le gouvernement, qu’elle considère comme l’une des mesures les plus effectives pour combattre les radios illégales. Elle a estimé que cette mesure était « un pas en avant » dans la procédure de sanction effectuée par le gouvernement, et a affirmé qu’il serait favorable à l’extension de ce système à l’ensemble de la Catalogne.

L’ACR assure que les radios pirates portent atteinte à l’audience des radios légales, qui seraient ainsi victimes de concurrence déloyale. Selon l’association, plus de 120 émissions de radio occuperaient illégalement le spectre en Catalogne, interférant avec le signal des radios sous licence.

À Barcelone, les journalistes souhaitant créer leur émission de radio doivent faire une demande à la Generalitat de Catalunya (l’organisation politique de la communauté autonome de Catalogne) pour obtenir une autorisation d’émettre. La démarche prend du temps et la licence est onéreuse, ce qui explique que de nombreuses stations ne s’en embarrassent pas.

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Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.