Le Guardian voit aussi le verre à moitié plein

Guerre, politique, criminalité, terrorisme, misère… Ces thèmes reviennent régulièrement à la une de l’actualité. À croire que plus une information est sombre, plus elle semble convaincante. L’information doit elle toujours être négative pour avoir de l’impact ? Le Guardian s’interroge sur la question.

Des études psychologiques confirment l’attrait des gens pour l’actualité dramatique. « En 2007, le Pew Research Center avait combiné 165 sondages sur les préférences des Américains en termes d’actualité. La guerre et le terrorisme arrivaient en tête, loin devant le sport et le divertissement », explique Le Monde.fr. Toutefois, la tendance tend à changer avec les réseaux sociaux. À l’heure où la majorité des médias tournent leurs viseurs vers les événements dramatiques, le Guardian souligne également que de nombreuses « personnes sont engagées à essayer de traiter, de corriger, voire même de contourner les grands problèmes de notre époque ». Il donne en exemple « les scientifiques qui tentent d’éradiquer les maladies comme le ver de Guinée », ou encore « des bénévoles qui aident les réfugiés ».

Le média questionne ainsi la pertinence et la portée d’une information dite «  positive ». Pour cela, il a sondé son lectorat afin de déterminer s’il apprécierait des nouvelles de bon augure. Et dans l’ensemble, les lecteurs réclament des bonnes nouvelles. Le journal indique d’ailleurs qu’un « nombre significatif d’entre eux nous a répondu que nous voyions constamment le verre à moitié vide ». Le quotidien a donc décidé de lancer une nouvelle série d’articles.

Elle s’intitule « half full, solutions, innovations, answers ». La rubrique met l’accent sur les histoires qui inspirent, comme les travaux des gens qui tentent de résoudre des problèmes de notre ère. Déjà deux articles à son actif, le journal encourage les lecteurs à partager leurs idées pour alimenter la page. À travers cette démarche, le quotidien aspire à améliorer le monde.

Le média explique que bien souvent les journalistes qui osent être à contre-courant sont tournés en dérision. Ils donnent l’impression d’être passés à côté des informations les plus «  importantes ». C’est pour cela que le journal recherche un juste milieu entre une information « sérieuse » et du divertissement. À travers un journalisme constructif, « il est possible de proposer un journalisme positif sans appauvrir l’information », assure Big Browser.

Ce journalisme de solution n’est pas à son premier coup d’essai. En France par exemple, la remise du prix Reporters d’espoirs, qui s’est tenue le 26 mai dernier, récompense « les journalistes qui médiatisent des réponses concrètes, innovantes, et impactantes aux enjeux de notre époque », explique Culture RP. L’association milite depuis 2004 pour « une information qui donne envie d’agir ». Reste à voir si l’implication du public dans le développement de la rubrique « Half full » du Guardian sera faire la différence.

http://horizonsmediatiques.fr/2016/01/le-journalisme-de-solutions-un-nouveau-regard-sur-le-metier/

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.