Snapchat, Whatsapp, Viber : nouveaux relais des médias

Capture d'écran Twitter - BBC Radio 1 Breakfast (émission de radio de la BBC)
Capture d’écran Twitter – BBC Radio 1 Breakfast (émission de radio de la BBC).

Snapchat, WhatsApp ou encore Viber, voici les nouvelles cibles des grands groupes médiatiques américains et, depuis peu, des médias français. Ces services de messagerie pour mobile rivalisent aujourd’hui, en termes de nombre d’utilisateurs, avec les réseaux sociaux « traditionnels » que sont Facebook, Twitter ou Instagram, et cette tendance n’a pas tardé à attirer l’œil des médias qui y ont vu un moyen d’élargir leur diffusion.

Il aura fallu attendre 2016 pour que les premiers journaux français osent investir les services de messagerie en ligne pour partager leurs contenus. C’est le quotidien 20 Minutes qui a sauté le pas au début du mois de janvier en proposant deux nouvelles icônes aux utilisateurs de son application mobile, afin de partager les contenus consultés sur Snapchat et Whatsapp. Ces nouvelles applications, qui fédèrent de plus en plus de personnes autour du globe, bénéficient donc de leurs premiers partenariats en France et entendent bien dégager des profits de ces nouveaux canaux de diffusion de l’information ; une pratique assez répandue dans les pays anglophones.

Un phénomène répandu en Angleterre aux États-Unis

Contrairement à la France, où la pratique est encore à un stade embryonnaire, certains médias internationaux ont fait leur arrivée sur les plateformes de messagerie mobile il y a déjà quelques années – à l’instar de la BBC, pionnière dans le domaine. L’exemple le plus significatif de cette utilisation remonte à la campagne électorale indienne d’avril-mai 2014, durant laquelle la BBC a eu recours à WhatsApp pour informer ses lecteurs indiens, avec trois messages quotidiens en hindi et en anglais. Peu de temps après, c’est le Washington Post qui rejoignait le rang des journaux « hype » en permettant aux utilisateurs de partager leurs contenus favoris sur Kik. L’application, convoitée par les jeunes et qui favorise la création de robots de discussion, a permis au journal de créer des quiz sur l’actualité afin de rendre plus ludique la façon de consommer ses publications.

Cette utilisation, jusqu’alors assez singulière, a rapidement fait ses preuves puisque, à mesure que ces services de messagerie prenaient de l’ampleur, les médias ont massivement intégré leur utilisation pour diffuser et partager leurs articles. À ce titre, selon le rapport sur l’information à l’ère numérique publié par l’Institut Reuters en juin 2014, WhatsApp était le cinquième réseau social utilisé par les lecteurs pour s’informer, avec 6 % d’audience, juste derrière Google+, Twitter et Facebook – largement en avance. Des résultats qui témoignent de l’importance croissante de ces services dans la recherche et le partage de l’information.

Intérêts croisés

Comme l’expliquait Ryan Kellett, responsable de l’audience du Washington Post, en 2014, « les plateformes de messagerie et ce que les médias font avec elles sont deux choses qui vont grandir ensemble ». Et effectivement, l’interaction entre les deux acteurs n’a pas tardé à s’institutionnaliser pour répondre aux mieux à un ensemble d’intérêts croisés. Si les perspectives d’audience sont prometteuses pour les médias, les possibilités de financement sont également illimitées pour les services de messagerie qui acceptent de partager les contenus des journaux. Pour les éditeurs d’applications de messagerie, accueillir à la fois des marques et du contenu médiatique est un moyen de monétiser et fidéliser leurs utilisateurs. C’est donc pour cette raison que Snapchat, qui a lancé en janvier 2015 sa fonction « Discover », a accueilli une quinzaine de médias qui créent tous les jours des vidéos verticales pour la plateforme mobile. Jusqu’à présent, ces médias étaient exclusivement américains, mais Le Monde est en passe de franchir le pas dans le courant de 2016.

À l’instar de Snapchat, d’autres plateformes de messagerie s’activent pour trouver des moyens de monétiser ces nouveaux usages de leurs applications ; de quoi renforcer encore plus leur position de nouveaux relais des médias.

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