Le « journalisme de solutions » : un nouveau regard sur le métier

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Faits divers, catastrophes naturelles, crise économique, terrorisme… Allumer sa télé ou ouvrir son journal peut vite devenir étouffant avec une actualité qui démoralise plus qu’elle ne réjouit. L’antidote ? Le « journalisme de solutions » appelé aussi le « journalisme d’impact ». Il met de côté l’ambiance anxiogène des médias pour laisser place à une actualité positive, tournée vers les solutions plutôt que les problèmes. Une nouvelle manière d’informer qui donne envie d’agir.

« Ayez un impact, partagez les solutions » peut-on lire en slogan sur le site de Sparknews. Lancée en 2012 par l’entrepreneur Christian de Boisredon, cette plateforme numérique rassemble toutes les initiatives positives et les idées innovantes qui font avancer le monde dans tous les domaines. Le but est d’« aider les médias traditionnels à parler plus souvent des solutions » explique son fondateur. « Il faut qu’il y ait une prise de conscience dans les rédactions » ajoute-t-il. Et ça marche ! En créant l’« Impact Journalism Day », Sparknews collabore dorénavant avec 40 médias à l’échelle internationale, dont Le Monde, qui s’engagent à publier des suppléments consacrés aux projets constructifs et utiles touchant l’humanitaire, l’écologie ou encore la santé.

En éclairant les initiatives citoyennes, le journalisme d’impact apporte aux lecteurs des éléments de réponses aux problèmes de société actuels et contribue à donner envie aux citoyens d’agir. « Ce qui change la vie quotidienne doit logiquement se retrouver dans la vie médiatique. L’idée, c’est de [..] remettre le citoyen au cœur des enjeux, lui faire comprendre qu’il peut agir et l’inspirer ». témoigne Sylvia Amicone, chroniqueuse de Tous acteurs du changement, sur LCI.

Quel rôle pour le journaliste ?

Alternative au traitement traditionnel des médias, le journalisme d’impact donne la possibilité aux journalistes de créer les conditions du changement. Écrire pour faire avancer les choses. Mais avec cette mission plus large que celle d’informer, le journaliste est-il à sa place ? « Le journaliste n’est pas censé prendre un engagement, il a une éthique professionnelle qui conduit à la neutralité » souligne Isabelle Veyrat-Masson, historienne des médias. En effet, dans la logique du journalisme d’impact, la frontière entre le journaliste et le militant peut vite devenir poreuse. « Le choix de parler de telle ou telle solution, risque d’être un choix politique […] et les journalistes ne sont pas là pour les faire » ajoute l’historienne.

Pour François Siegel, cofondateur de la revue en ligne We demain, « Il faut faire la part des choses […] On n’est pas là pour repeindre la vie en rose […] Parler des solutions implique que l’on parle évidemment des problèmes ». Un travail qui consiste alors à trouver l’équilibre dans le traitement d’une information. Couvrir une guerre et ses destructions d’accord, mais traiter également les initiatives de reconstruction portées par les citoyens qui se relèvent c’est mieux !

Innovant, le journalisme d’impact pose un nouveau regard sur le métier et semble correspondre davantage aux attentes des lecteurs dans un monde en constante évolution. Alors le journalisme de solutions deviendra-t-il le journalisme de demain ?

 

 

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Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.