Ils n’ont pas trouvé Charlie !

Je suis Charlie, ou le cri de ralliement de la population.
Je suis Charlie, ou le cri de ralliement.
Plus qu’un besoin, c’est une nécessité. La nécessité d’en parler, d’évacuer, de se libérer de ce poids. Ce qui s’est passé mercredi au siège de Charlie Hebdo est non seulement un drame, une catastrophe en soi, mais surtout la démonstration que la presse en France peut encore être remise en cause par certains individus. Alors qu’on pensait la liberté d’expression, l’une des valeurs fondamentales de notre pays, acquise et immuable voilà que nous sommes attaqués en plein cœur. Et forcément, ça fait mal. Très mal.

Il n’y a pas de mots pour décrire la barbarie dont ont fait preuve les deux assaillants armés de leurs fusils de guerre, face à des civils dont les seules armes étaient leurs crayons. Avec ce désir de venger leur prophète pour des raisons pseudo religieuses, ces terroristes ne pourront jamais trouver une légitimité à cet acte odieux. Les amalgames ne doivent pas avoir de place dans leur traque. Ce sont aussi des millions de musulmans qui pleurent cette tragédie, devant la levée de bouclier de l’islam comme justification alors que ce ne sont que des extrémistes poussés par leur aveuglement abscons prônant une religion où personne ne se reconnaît.
Le journalisme est touché en plein cœur mais il se relèvera. Et cela grâce à nous tous qui soutenons les familles de Charb, Cabu, Wolinski, Tignous sans jamais oublier les huit autres morts et les onze blessés à vie. Grâce à nous tous qui ne tolérerons jamais qu’un média – rappelons-nous Libération, L’Humanité, BFMTV ou déjà Charlie Hebdo – puisse être une victime de sa liberté de parole et d’opinion. Les mobilisations absolument exceptionnelles d’hier, spontanées ou pas, montrent à quel point la démocratie est et restera française.
Alors non, ils n’ont pas trouvé Charlie. Et ils ne l’ont pas tué non plus. Car Charlie Hebdo est beaucoup plus qu’un siège, beaucoup plus que des bureaux, beaucoup plus que ses regrettés dirigeants. Charlie Hebdo est une façon mordante de voir l’actualité, sans concession et sans artifice. Voir le monde ironiquement, rire de soi et des autres, le pessimisme positif de la société et de ses travers, le sarcasme gentil : voilà ce qu’ils nous auront appris. Rire de tout, sur tout le monde. Un modèle du genre pour les jeunes étudiants journalistes comme nous, à peine au début de notre carrière, qui souhaitons défendre notre profession avec panache contre ces illégitimes censeurs. Charb disait il y a deux ans : « je préfère mourir debout que vivre à genoux ». Retenons cela. Car je suis Charlie. Nous sommes tous Charlie.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.